mercredi 23 octobre 2013

EM : La visite de C. Ross fin octobre 2013 et ses conséquences sur les Sahraouis des territoires occupés

Samedi 19 octobre 2013, l'envoyé spécial du secrétaire général pour le Sahara Occidental M. Christopher Ross a reçu, au siège de la Minurso à El Aaiun occupée, des associations et comités des droits de l'homme non reconnus par les autorités marocaines d'occupation.
À 9h, M. C. Ross a rencontré les membres du CODESA à propos des violations des droits de l'homme dans les territoires depuis sa dernière visite. Le CODESA a profité de cette occasion pour demander l'élargissement du mandat de la Minurso afin d'inclure le monitoring des droits de l'homme. Il a également présenté une lettre à M. Ross dans laquelle il demande la libération de tous les prisonniers politiques sahraouis.
 
À 10.30 M. Ross a tenu une réunion avec  l'ASVDH. De la même façon l'association a fait un point détaillé sur l'actualité des diverses violations des droits de l'homme.
M. Ross a déclaré le secrétaire général des NU très intéressé par la question des droits de l'homme au Sahara Occidental et a ajouté que ce dernier profite toujours des visites des responsables marocains pour leur demander avec insistance de respecter les droits de l'homme au Sahara Occidental.
En ce qui concerne les ressources naturelles M. Ross a souligné que l'avis juridique du conseiller juridique du Secrétaire Général est clair. Selon M. Ross, c'est en vertu de cet avis de Hans Corel que la Minurso contacte chaque entreprise impliquée dans les ressources naturelles de notre pays pour l'informer ou lui rappeler le statut juridique du territoire.
Interpellé sur le problème de la liberté des médias sahraouis, et notamment des violences rencontrées par les journalistes de l'Équipe Média, M. Ross a assuré être intéressé de recevoir des rapports détaillés sur la question, et que ce point serait présent dans son rapport à paraître le 30 octobre.
A 12h M. Ross a reçu collectivement  des représentants de toutes les autres associations et comités sahraouis de défense des droits des Sahraouis : Codapso, Association Sahraouie de diffusion de la culture et du patrimoine, Cspron, La ligue des prisonniers politiques sahraouis, l'Organisation justice et dignité, Groupe des personnes qui rejettent la nationalité marocaine, Forum avenir de la femme sahraouie (FAFESA), Observatoire de la femme et l’enfant sahraoui, Comité des familles de 15 disparus sahraouis, Coordination Gdaim Izik, Groupe des sahraouis rescapés des geôles secrets (Agdez et Kal'aat Magouna), CSTS d'Ahmed Eddaia.
Dans le domaine des droits de l'homme, les associations et les comités ont souligné la détérioration de la situation en territoires occupés après l'adoption de la résolution 2099, et insisté pour que les prisonniers politiques soient relâchés tant que le Maroc ne présente aucune preuve de leurs culpabilités.
La confédération Syndicale des Travailleurs Sahraouis (CSTS) a soulevé le problème des travailleurs sahraouis du phosphate embauchés sous le colonialisme espagnol et de leurs conditions de vie et retraites, ainsi que le problème du fort chômage actuel des Sahraouis, quand les emplois sur les ressources naturelles du territoire sont détournés pour les colons.

Samedi 19 octobre 2013, à 17h GMT et suite à un appel à manifester de la coordination des associations et comités sahraouis des droits de l'homme dans la rue Smara à El Aaiun occupée, les autorités marocaines d'occupation ont encerclé les rues et ruelles menant au lieu de la manifestation. Ni les voitures 4-4 des sahraouis, ni les petits taxis n'ont pu circuler sur le boulevard.
Pour tenter de passer ces barrages de la police, 40 activistes sahraouis réunis dans une maison de la rue Chawia sont partis ensemble vers la rue Essmara. La tentative a échouée quand les forces d'occupation les ont arrêtés et battus.
Par l'ouest de la rue Essmara, d'autres activistes des droits de l'homme ont essayé d'accéder à l'endroit de la manifestation.  Une quarantaine de  policiers en civil les a attaqué, blessant de nombreux activistes. Ceux qui ont dû aller à l'hôpital n'ont pu recevoir ni certificat ni attestation de soin.

Des activistes sont allés au siège de la Minurso pour informer M. Ross et le représentant personnel chef de la Minurso Mr Wolfgang Wiber de ce qui venait de se passer. En réaction à l'omniprésence policière et aux événements, les citoyens sahraouis sont sortis pour manifester dans les rues proches de la rue Essmara.

Dans le quartier ma'atala  plus du 150 sahraouis sont sortis avec les drapeaux du Polisario. Ils ont été attaqués par des voyous marocains protégés et soutenus par la police. Ceux ci les ont poursuivi et sont entrés dans certaines maisons pour saccager les mobiliers.
Sur le boulevard Al Quds, Mezouar, quartier El Matar, quartier Lina'ach, rue Jiratoria, quartier Hchaicha, rue Skaikima, quartier El Aaouda, les appartements rouge, les citoyens sahraouis sont sortis avec les drapeaux du Polisario et ont chanté des slogans pour l'indépendance du Sahara Occidental.

La répression policière marocaine a fait plus de 100 blessés, dont des mineurs, des anciens, et des journalistes de l'Équipe Média.
Selon de nombreux témoignages, les coups étaient violents et arbitraires.
Dimanche 20 octobre, les citoyens sahraouis de quartier Ma'atala dont les biens ont été détruis par la police  se sont rassemblés pour  protester, et ont été attaqués par la police, blessant de nouvelles personnes.

À Essmara occupée la coordination locale des associations et comités des droits de l'homme a appelé les citoyens sahraouis à manifester sur le boulevard Ennasr, dimanche à 17h à l'occasion de la visite de M. Ross.
Les forces d'occupations sont intervenues violemment contre les manifestants qui sont sortis avec les drapeaux de Polisario et les ont chassé dans le quartier Taqadoum les bâtiments rouges.
Plus de 50 personnes ont été blessées, et la plupart sont des femmes et des mineurs.
Les autorités d'occupation à Essmara ont fermé le boulevard, et forcé les magasins et boutiques à fermer leurs portes.
Il ne restait donc sur le boulevard que les vehicules de la police et des forces auxiliaires qui ont circulé sans cesse pour intimider les citoyens. 
L'hôpital du Essmara n'a pas les possibilités et les moyens de soigner les blessés .

EM, El Aaiun Sahara Occidental occupé
Le 22 octobre 2013

Photos, videos, infos, voir http://emsahara.com/ar, https://www.facebook.com/#!/EquipeMedia2010?fref=ts

vendredi 18 octobre 2013

EM : Les Sahraouis fêtent leur unité nationale et Gdaim Izik malgré la répression marocaine


En territoires occupés du Sahara Occidental, les citoyens sahraouis ont célébré un double anniversaire, le 12 octobre 1975, date de la déclaration de l'unité nationale et le 10 octobre 2010, date anniversaire du début de la grande manifestation de Gdaim Izik. Une fois de plus ils ont subi l'oppression et la répression du colonisateur marocain.

Le 12 octobre 1975, à l'appel de El Ouali Mustapha Saied, les Sahraouis se sont réunis sous une tente à Ain Bentili au Sahara Occidental pour déclarer l'unité nationale. Les notables, les Chioukhs ont déclaré qu'ils étaient unis en un peuple, contre tous les ennemis et sous la direction du Polisario. Cette date est un moment essentiel de la lutte pour la libération du Sahara Occidental contre ses colonisateurs.

À El Aaiun occupée, le 9 octobre 2013, l'association sahraouie pour la diffusion de la culture et le patrimoine a organisé une rencontre pour ces occasions commémoratives. Leur lieu de rencontre est resté assiégé et encerclé par la police et des agents des DST pendant toute la durée de la réunion qui s'est néanmoins tenue jusqu'à sa fin, sans céder à l'intimidation. Les participants dans cette rencontre sont des activistes et des représentants des associations et comités des droits de l'homme sahraoui. Les intervenants ont exprimé l'importance de l'unité nationale sahraouie, disant qu'elle est la roche sur laquelle se sont brisés les rêves des envahisseurs. Ils ont insisté sur la nécessité de surveiller et dénoncer les sites créés par les services d'intelligence marocaine pour diffamer les figures importantes de la résistance, afin de les décrédibiliser et d'affaiblir les forces actives. Selon eux, ce sont des sites poubelles et c'est dans ce sens qu'il faut les critiquer. La lutte pour l'indépendance doit dépasser les individus, et chacun doit ignorer les atteintes personnelles sur ses défenseurs les plus exposés. 

Le 11 octobre, des citoyens sahraouis ont organisé une rencontre sous une tente sur le toit de la maison de la militante sahraouie Oum Lmnain Souaieh. Les participants ont échangé des informations sur les violations des droits de l'homme commis par l'État du Maroc, sur les portés disparus, et les prisonniers politiques dont la détention est insupportable. Le Maroc interdit aux citoyens sahraouis de planter la tente, mais aussi de s'exprimer librement sous peine de violences, et c'est donc uniquement l'espace privé qui protège encore leur dignité.

A Essmara occupée, dans le quartier Essoukna, le 11 octobre, les forces d'occupation ont arrêté l'enfant sahraoui Mohamed Maelainin, 8 ans, l'ont frappé violemment dans une rue à proximité de la mairie d'arrondissement, avant de le laisser évanoui sur le sol et de partir. Maelainin avait lui aussi participé à une manifestation pacifique pour commémorer le jour de l'unité nationale.

Le 12 octobre, à El Aaiun occupée, et pour les mêmes motifs de commémoration, la "coordination Gdaim Izik  pour le mouvement pacifique" a appelé à manifester. Plus de 50 citoyens sahraouis se sont rassemblés sur le boulevard Essmara, où la police marocaine en tenues civiles et en uniformes les a attaqués pour les disperser. Ils ont chassé les manifestants dans les ruelles du quartier Maatala. Parmi les blessés, l'enfant sahraoui Housam Ajaf, 14 ans, a été enlevé par une patrouille de la police dirigée par Mouhcen Serghini et conduit dans la périphérie de la ville où il a été torturé pendant une heure. (voir vidéo).

Ce même jour, sur le boulevard Tan Tan, les forces d'occupation ont attaqué 40 diplômés chômeurs sahraouis qui manifestaient pour le respect de leur droit au travail. Les chômeurs ont surtout dénoncé dans leurs slogans le pillage des ressources naturelles du Sahara Occidental par le Maroc. 12 chômeurs ont été blessés lors de l'intervention de la police. (Voir déclaration d'un chômeur)

Le 12 octobre toujours, à Boujdour occupée, la police est arrêté Mlle El-Ghalia El Ansari, 16 ans, prés du lycée Errachidi. Melle El Ghalia est élève et activiste sahraouie pour l'Indépendance du Sahara Occidental. Elle distribuait des tracts célébrant le jour de l'unité nationale quand  la police l'a arrêtée.
Mlle El-Ghalia a passé deux heures au centre de police, interrogée par le commissaire "Bouazza" et des agents de la DST. Ils l'ont insultée et menacée de la violer si elle continuait ses activités contre l'occupation.

D'autre part, dans cette même dynamique, dimanche 13 octobre 2013, à El Aaiun occupé, 11 associations et comités sahraoui de défense des droits de l'homme ont formalisé la création d'une coordination locale. Les associations Asvdh, Codapso, Association Sahraouie de diffusion de la culture et du patrimoine, Cspron, La ligue des prisonniers politiques sahraouis, Organisation justice et dignité, Groupe des personnes qui rejettent la nationalité marocaine, Forum avenir de la femme sahraouie (FAFESA), Observatoire de la femme et l’enfant sahraoui, Comité des familles de 15 disparus sahraouis, Coordination Gdaim Izik, ont reçu le soutien du Groupe media, regroupant 3 organisations de journalistes sahraouis.
La coordination locale appelle à manifester samedi 19 octobre à partir de 17h sur le boulevard Essmara, à l'occasion de la visite de SE Christopher Ross à El Aaiun occupée, puis dans d'autres ville du territoire occupé. Le motif de la manifestation est de rappeler à leur envoyé  la responsabilité des Nations Unies dans le blocage de la situation, et qu'il leur faut utiliser des moyens contraignant sur le colonisateur pour que soit organisé le référendum d'autodétermination du peuple sahraoui.

Les prisonniers politiques sahraouis de la prison Noire à El Aaiun occupée ont eux aussi commémoré les mêmes dates importantes. En réaction, le 13 octobre, vers 23h, un groupe des gardiens de la prison a pris d'assaut leurs cellules, et les ont frappés et insultés.
C"est un acte de brutalité de plus dans cette prison dont les conditions carcérales sont des infractions caractérisées et connues de toutes les obligations nationales et internationales en matière de traitement des prisonniers.
Le 17 octobre, le directeur de cette même prison a transféré les deux prisonniers politiques sahraouis Ouled Chaikh Mahjoub et Kamal Trayh dans une cellule contenant 50 prisonniers des droits commun, dont des assassins. En signe de protestation et parce qu'ils craignent pour leurs vies, les 2 prisonniers politiques sahraouis ont entamé ce soir une grève de la faim illimitée.

C'est dans ce contexte global que des journalistes hollandais et suédois, spécialistes des guerres et conflits ont séjourné à El Aaiun occupée. Du lundi 7 au vendredi 11 octobre, ils ont rencontré des associations sahraouies des droits de l'homme, des journalistes, des victimes des violations des droits des droits de l'homme, des anciens disparus, et assistés à des préparatifs, et rencontres publiques de célébration de l'anniversaire de l'unité nationale sahraouie.

EM, El Aaiun, Sahara Occidental occupé
Le 17 octobre 2013

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mercredi 9 octobre 2013

Selon la COAG, le Maroc pourrait utiliser 56 substances actives interdites en UE pour la culture des tomates

L'organisation agricole demande à Arias Cañete de renforcer les contrôles aux frontières
EUROPA PRESS

L'accord agricole entre l'UE et le Maroc, qui est entré en vigueur cette semaine, abaisse "la barre des règles phytosanitaires" pour les productions du royaume alaouite, ce que dénonce l'organisation agricole espagnole COAG, qui avertit que le Maroc pourrait utiliser au moins 56 substances actives interdites dans l'UE pour le traitement des maladies affectant les cultures de tomates.

La COAG a fait une étude basée sur les données officielles de la Commission européenne et du ministère de l'Agriculture, qui répertorient les substances actives interdites en Espagne pour des formulations phytosanitaires entrant dans la culture des tomates, mais qui, lorsqu'il s'agit d'importations en provenance de pays tiers sont fixées à une limite maximale de résidus qui "dans la pratique, nécessite l'homologation pour une utilisation possible dans les cultures."

Pour cette raison, l'organisation agricole a demandé au ministre de l'Agriculture, de l'Alimentation et de l'Environnement, Miguel Arias Cañete, qu'il exige des autorités marocaines "des progrès substantiels et tangibles" dans la réduction de ces pesticides interdits dans l'UE, lors du sommet hispano-marocain qui se tiendra prochainement à Rabat.

La COAG a aussi demandé au Gouvernement de renforcer les contrôles aux frontières pour empêcher les produits dépassant le seuil autorisé de ces résidus toxiques d'entrer dans le marché de l'UE.

"L'hypocrisie des autorités communautaires et le laxisme du gouvernement espagnol portent de graves préjudices aux intérêts des producteurs espagnols de fruits et légumes, qui sont sans défense contre la concurrence déloyale de ces produits », regrette la COAG, qui ajoute que "les règles du jeu doivent être égales pour tous".

L'organisation a également souligné que cette situation contraste avec les efforts des agriculteurs espagnols afin de réduire l'utilisation des "produits chimiques" dans leurs cultures.

Selon les données disponibles pour l'Espagne, la quasi-totalité des hectares de fruits et légumes tend à une culture avec techniques de production intégrée et 80% des cultures sous serre utilisent déjà des moyens biologiques pour traiter les cultures infectées.

MADRID, 3 octobre (EUROPA PRESS) -

Traduction non officielle APSO, version originale : http://www.europapress.es/murcia/noticia-marruecos-podria-aplicar-tomates-56-sustancias-activas-prohibidas-ue-coag-20121003134002.html

Note : la COAG alertait déjà en février, voir http://apsoinfo.blogspot.fr/2013/02/le-maroc-pourrait-appliquer-sur-vos.html

mardi 8 octobre 2013

EM : Le Maroc veut faire taire une famille sahraouie

La famille Daoudi, de Guelmim est bien connue des milieux militants sahraouis. Ils luttent pacifiquement pour l'indépendance du Sahara Occidental, contre l'occupation marocaine. Le père Mbarek a participé à plusieurs délégations en visite aux campements de réfugiés.

L'actualité de la découverte de la fosse commune à Amgala, contenant 8 corps de sahraouis a changé radicalement le quotidien de Mbarek Daoudi et de ses 5 fils, Taha, Omar, Mohamed, Brahim et Hassan.

Taha, né en 87 et Omar, né en 88, sont arrêtés le 9 août, avec 4 autres militants sahraouis de Guelmim au sud du Maroc, suite à des échauffourées à l'occasion d'un match de football opposant 2 équipes locales, l'une sahraouie et l'autre marocaine. Le match n'avait pu se terminer parce que des civils marocains aidés de la police marocaine avaient attaqué les spectateurs sahraouis alors que l'équipe sahraouie menait 2 à 0.
Le procès de Taha et Omar a lieu le 19 septembre. Les militants sahraouis Mariem Aia'aich, Brahim Dahan, Taqi Machdoufi, Mohamed Mayara, Abderhaman Zayou, Jamal Kraidach y assistent aux côtés du père  M'barek Daoudi. Le verdict rendu le 26 septembre est de 10 mois en première instance. Il est d'un an après l'appel.

Lors de sa rencontre avec les militants, Mbarek a témoigné avoir été présent lors de l'exécution de ce qu'il dit être une famille et dont les corps viennent d'être découverts dans la fosse commune d'Amgala. Selon lui d'autres personnes encore ont été exécutées ce jour-là. Mbarek était alors militaire pour l'armée marocaine, dans laquelle il a été enrôlé de force en 1976. Le jour de l'exécution, il avait refusé d'égorger les moutons et chameaux de la famille, tâche confiée aux militaires d'origine sahraouie, et il avait de ce fait passé 2 ans au cachot. Les militaires marocains avaient exécuté les membres de la famille et selon Mbarek, les recherches doivent continuer.

Mbarek a déclaré que les menaces répétées de gradés de l'armée militaire venant lui rendre visite chez lui depuis 5 mois ne changerait rien à sa détermination de témoigner. Mbarek Daoudi, né en 1956, est retraité de l'armée depuis 2004, d'où il est sorti avec le grade d'adjudant.

Le jour même du verdict pour ses deux frères, le fils Mohamed, né en 89, est enlevé par la police marocaine, et il est toujours disparu à ce jour.

Le 28 septembre, une équipe nationale de la police judiciaire se présente chez Mbarek, dans le centre de Guelmim, rue El Kharchi  et l'arrête avec Hassan, son fils mineur, né en 96.  Les policiers conduisent le père et fils jusque la maison du grand-père à Legsabi, dans la banlieue, à 10 km du centre de Guelmim.
Là, visiblement bien informés, les policiers creusent la terre pour chercher un fusil et le trouve. C'est le fusil du grand-père, datant de la guerre contre les Français en 1936. Selon Hassan Daoudi, le frère de Mbarek, la possession de ce fusil - de 1936 et enterré - est le motif de l'arrestation de Mbarek.

Mbarek et son fils Brahim, né en 92, sont arrêtes ce même jour 28 septembre et inculpés. Brahim est accusé d'attaque de banque. Le motif de l'arrestation de Mbarek n'est pas connu à ce jour.
Après 2 jours d'interrogatoires musclés à Guelmim, Brahim raconte que le 1er octobre la police a présenté des armes à Mbarek et a exigé de lui qu'il les manipule. La séquence a été filmée, sans que la destination des images ne soit indiquée au père ni au fils.

Mbarek a été conduit à la prison militaire de Salé et il est à ce jour encore impossible d'avoir de contacts avec lui, ni de ses nouvelles. Selon des organisations de défense des droits de l'homme, il est placé dans l'isolement. Mbarek doit comparaître devant le juge d'instruction de la cour militaire, sans qu'aucune date n'ait été communiquée à la famille.

De cette famille, conformément aux menaces des militaires marocains, le père et 3 fils ont été arrêtés, un quatrième fils est disparu. Ne restent que la mère et le fils mineur à la maison.

À Guelmim, selon des sources concordantes, le vice divisionnaire de la sûreté, Mohamed Ali Hamed, et le chef du département de la DST, Mouloud Bokrich, ont très probablement une grande part de responsabilité dans les arrestations et disparition qui ont décimé cette famille.

À noter que récemment des manifestations pacifiques avaient été violement réprimées à Assa le 23 septembre, de même qu’à Guelmim le  25 septembre. De nombreux Sahraouis de la zone non contestée du Sahara Occidental protestent contre la présence marocaine et la discrimination que leur réserve les autorités d’occupation de leur pays d’origine, le Sahara Occidental.

EM, El Aaiun, Sahara Occidental occupé, le 7 octobre 2013

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mardi 1 octobre 2013

WSRW : Vos commerçants vendent-ils les tomates du conflit ?


La campagne d'exportation de tomates du Maroc commence aujourd'hui. Mais certaines des tomates « marocaines » que vous trouverez bientôt sur les étals ont été cultivées illégalement dans un territoire sous occupation militaire. Vous avez repéré des tomates sales ? Aidez-nous à les identifier dans votre magasin !

Western Sahara Resource Watch a besoin de vos renseignements pour connaître le sort des tomates portant les étiquettes visibles à droite.

Il y a des risques que ces produits soient originaires de Dakhla - une ville située dans le sud du Sahara Occidental occupé. Ces produits ont habituellement des fausses étiquettes «Maroc». Mais le Maroc est l'Etat voisin au nord du Sahara Occidental, qui a envahi le territoire en 1975. Aujourd'hui, au mépris flagrant du droit international, le Maroc continue d'occuper une grande partie du Sahara Occidental, de liquider ses ressources et productions, y compris les tomates, comme si elles lui appartenaient. Et tandis que les produits sont dans tous les supermarchés autour du monde, leur origine est cachée au public.

Quel est le problème ?
- Les clients ont le droit d'être informés sur les produits qu'ils achètent. Si les produits du Sahara Occidental ont l’étiquetage trompeur « Maroc », le client est mal informé, et ne peut pas prendre une décision éclairée d’acheter ou non le produit.
- L'achat de produits du Sahara Occidental occupé donne une légitimité morale aux réclamations insoutenables du Maroc sur le territoire. Votre argent ne doit pas être utilisé pour soutenir une occupation brutale.
- Le peuple sahraoui ne bénéficie pas du secteur agricole, pas plus qu’il n'a donné son consentement pour le développement de l'agro-industrie dans son pays. Toutes les plantations de la région sont la propriété de conglomérats franco-marocains ou du roi du Maroc lui-même, et non des Sahraouis.
- Cultiver des légumes dans le désert nécessite d’énormes quantités d'eau, prélevées sur les réserves d'eau souterraine de la région - une source de vie inestimable pour le peuple sahraoui.
- Environ 160.000 Sahraouis vivent dans des conditions déplorables dans les camps de réfugiés en Algérie. Leur alimentation est très pauvre en fruits et légumes frais. Il est éthiquement sale pour le régime d'occupation de profiter de produits cultivés sur la terre que ce peuple a dû fuir pour éviter les horreurs de la guerre.

Aidez WSRW à traquer les tomates volées ! Vous pouvez faire beaucoup, en tant que consommateur, pour arrêter le vol. Voila ce qu'il faut faire quand vous tombez sur des tomates potentiellement importunes, étiquetées comme venant du Maroc.

1. Prenez une photo

Prenez une photo des tomates, montrant clairement la marque, le code barre et l'origine présumée, et vous nous l'envoyez à tomato@wsrw.org. N’oubliez pas de nous indiquer le nom et l'emplacement du magasin lors de l'envoi de vos photos.

Recherchez les marques représentées ci-dessus. Mais attention : les tomates du Sahara Occidental sont également vendues sous des marques de distributeurs, comme ç’a été par exemple le cas de la chaîne de supermarchés carrefour. Le pays d'origine annoncé doit être votre indicateur privilégié.

2 . Entrez en contact avec le gestionnaire du magasin

En tant que client, vous avez le droit de connaître l'origine exacte du produit que vous achetez. Demandez au gestionnaire de la boutique, il doit être en mesure de vous fournir une localisation plus précise dans le pays.

N'hésitez pas à vous inspirer de ce modèle de lettre (voir ci-dessous) pour contacter le service client du magasin si le personnel sur place ne peut pas vous aider. Et s'il vous plaît envoyer une copie de la réponse que vous recevez à tomato@wsrw.org.

3. Contactez vos élus

Demandez à vos parlementaires nationaux de soulever la question avec le gouvernement : si aucun pays au monde ne reconnaît les revendications du Maroc sur le Sahara Occidental, pourquoi acceptent-ils des produits provenant du Sahara Occidental estampillés comme venant du Maroc ? Et pourquoi êtes-vous, en tant que client, privé de votre droit d'être pleinement informé sur le produit que vous envisagez d'acheter ?


http://www.wsrw.org/a111x2663

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Exemple de courrier à votre magasin

Madame, monsieur
Aujourd'hui, j'ai vu que [nom de l'enseigne] situé à [lieu - ville quartier...] vend des tomates / melons / concombres du label [Idyl / Azura / Etoile du Sud / Les Domaines Agricoles].
Selon l'Organisation Western Sahara Resource Watch, il y a une forte probabilité que le produit de ce label soit originaire du territoire du Sahara Occidental. L'importation et la vente de produits du Sahara Occidental est très problématique. La production agricole a lieu sur la partie du territoire sous occupation marocaine. Pourtant, le producteur agricole marque les marchandises comme venant du «Maroc».
J'ai deux questions à ce propos et j'espère que vous y répondrez pour les produits vendus dans votre magasin sous l'étiquette [Idyl / Azura / Etoile du Sud / Les Domaines Agricoles].
1) Où exactement le produit a-t'il été cultivé? [merci de préciser l'adresse ou les coordonnées de la plantation]
2) Votre entreprise a-t'elle jamais cherché des garanties auprès de votre fournisseur pour que les produits étiquetés [Idyl / Azura / Etoile du Sud / Les Domaines Agricoles] soient d'origine marocaine - et non du Sahara Occidental ?
En l'attente de votre réponse,
Sincères salutations