mardi 15 novembre 2011

Don’t occupy... Westsahara



Ce 12 novembre 2011, des soldats supposés marocains, armés de fusils en cartons, ont bloqué la route des participants de la manifestation « Banken in die Schranken! » (« Les banques à leur place ! ») vers la Porte de Brandebourg à Berlin. Ils ont occupé un territoire délimité, le Sahara Occidental, et ne se sont pas cachés d'être sponsorisés par la France, l'Espagne et l'Union Européenne.

Une banderole et des tracts avec la sommation "Don't occupy... Westsahara" (N'occupez pas ... le Sahara Occidental) donne l'explication nécessaire. L'action ne se place pas en opposition au mouvement "occupy" (des indignés), mais veut attirer l'attention sur le conflit persistant au Sahara Occidental, les intérêts économiques en jeux et les atteintes perpétrées par le Maroc sur les droits humains ainsi sur le droit international.

Il y a exactement 36 ans (le 14 novembre 1975), furent signés les « accords de Madrid » entre l'Espagne, le Maroc et la Mauritanie.
Depuis, et jusqu'à ce jour...
- le Maroc occupe – en violation du droit international – une grande partie du Sahara Occidental
- 200 000 Sahraouis (chiffres UNHCR) vivent dans des camps de réfugiés
- le Maroc boucle les territoires occupés par un mur de protection militaire de plus de 2000 km de long et réprime par une violence massive toute contestation des Sahraouis
- la population sahraouie attend un référendum d'autodétermination sous l'égide de l'ONU, constamment empêché notamment par l'influence de la France
- l'Union Européenne participe au pillage des matières premières et des richesses halieutiques (poissons) et profite de l'occupation faite en violation du droit international.

C'est pourquoi le groupe 'Projektgruppe Westsahara' exige : « Don't occupy... Westsahara », car :
Nous devrions être conscients du fait, (…) que des occupations sont violentes et brutales dans d'autres pays. Nous devrions apprendre à dire "NON" aux occupations militaires.“
Angela Davis, Occupy Wall Street, New York, USA, 30 octobre 2011

Projektgruppe Westsahara
beim Kreisjugendring Köpenick e.V.
+49 (0)30 65 01 51 45 ou +49 (0)176 77 300 669

westsahara@hdjk.de
www.projektgruppe-westsahara.org

vendredi 11 novembre 2011

Des civils sahraouis devant un tribunal militaire marocain

Le 10 novembre 2011, les Sahraouis incarcérés pour raisons politiques dans la prison de Salé 2 au Maroc ont été informés par le juge d'instruction de leur prochaine comparution devant le tribunal militaire.

Ces civils, militants pour la défense des droits du peuple sahraoui ont été arrêtés, torturés pour la plupart et enfermés sans jugement après la manifestation pacifique de Gdem Izik, campement de 7000 tentes implanté dans le désert proche de El Aaiun et détruit violemment par les autorités marocaines le 8 novembre 2010.

Ce sont : Hassan Dah, Mohamed Tahlil, Bachir Kadda, Naama Asfari, Abdallahi Lakhfaouni, Banga Cheikh, Mohamed Bourial, Laaroussi Abdeljalil, Mohamed ElAyoubi, Taqi Machdoufi, Ahmed Sbaai, Mohamed Lamin Haddi, Sid Ahmed Lemjeyed, Mohamed Elbachir Boutinguiza, Elhoussein Zaoui, Abdellah Toubali, Daich Daf, Mohamed Bani, Abhah Abdallah, Abderahmane Zayou, Brahim Ismaïli, Mohamed Khouna Babait, Mohamed Mbarek lafkir, Ahmed Daoudi

Précédemment, ce même tribunal chargé de l'instruction de 7 militants sahraouis des droits de l'homme s'était déclaré incompétent au bout d'un an.

Dans le cas présent, il semblerait que le Maroc ait décidé de présenter des civils devant un tribunal militaire. La date n'a pas été communiquée aux prisonniers.

Les prisonniers politiques de Salé 2 sont en grève de la faim depuis le 31 octobre 2011 pour protester contre les mauvais traitements et le non-respect de leurs droits.

APSO, le 11 novembre 2011
Sources : ASVDH et Comité de suivi pour la grève de la faim



mardi 8 novembre 2011

Les colons marocains des tomates protestent pour retourner au Sahara



Des colons venus du Maroc cultivent des quantités lucratives de tomates et de melons dans les plantations du Roi du Maroc à Dakhla, au Sahara Occidental occupé. Face à d’incessantes interruptions d'emplois, ces travailleurs manifestent actuellement à Casablanca. Pour tuer d’autres manifestations dans l'œuf, les autorités leur ont promis le retour de leur emploi.

À quelques dizaines de kilomètres de Dakhla se trouve le Domaine royal de Tiniguir, les plantations du Roi du Maroc sur la terre qu’il occupe illégalement. Ici, les travailleurs marocains sont employés pour cultiver la terre, excluant la population sahraouie locale. Pour attirer la main-d'œuvre du Maroc, des petites maisons ont été construites dans la propriété de la compagnie royale.

Depuis août 2010, de petits groupes d’ouvriers agricoles ont été continuellement virés et expulsés de leurs maisons de Tiniguir. Une manifestation solidaire sur la plantation s’est soldée par le licenciement de 40 autres personnes. Depuis lors, les travailleurs se sont réunis en un syndicat qui a commencé un sit-in devant l'Administration Générale des Propriétés Agricoles à Casablanca le 3 novembre 2011. Le wali de Dakhla leur a promis qu’ils retrouverait leur emploi s'ils arrêtaient immédiatement leur manifestation et se présentaient pour travailler à la wilaya, affirme le journal marocain Lakome.

Une photo sur les pages Web de Lakome montre les manifestants - sous le drapeau marocain.

Et là réside la plus grande controverse : les travailleurs des plantations du Roi sont des colons marocains. L’engagement agricole est une partie de la stratégie du Maroc, pour coloniser les régions du sud du Sahara Occidental. La propagande officielle marocaine catégorise les activités agricoles de développement des provinces du Sud. Néanmoins ce « développement » est réalisé sans la participation du peuple Sahraoui, et ne lui apporte rien en retour.

Certains des plus grands producteurs actifs dans la zone contestée sont les entreprises françaises Azura et Idyl, dont les produits sont disponibles partout en Europe. Ces deux sociétés emploient à elles seules jusqu'à 10.000 personnes pour l'industrie de la tomate dans la région de Dakhla. La plupart des employés sont d'origine marocaine. En raison de la controverse, les chaînes de produits frais de Scandinavie ont refusé d'acheter les tomates de Dakhla.

Pour tenter de diminuer la dépendance à la pêche dans la région, Tiniguir a été lancé comme un projet pilote en 1989 sur les instructions du roi Hassan II vieillissant. Son succès a attiré de nombreux investisseurs dans la région de Dakhla, qui compte aujourd’hui au moins 11 sites de plantation.


Source : WSRW Western Sahara Resource Watch

vendredi 4 novembre 2011

Les requins en danger d'extinction au Sahara Occidental

Dans les eaux du Sahara Occidental occupé, la population de requins est menacée par la pêche marocaine et européenne. C'est l'une des nombreuses conclusions inquiétantes du rapport d’évaluation indépendant sur l’accord de pêche de l'UE avec le Maroc.

En ciblant les requins et les différentes espèces de raies, les navires européens qui pêchent dans les eaux du Sahara Occidental ont adopté la même stratégie d'exploitation que les navires marocains, affirme le rapport d'évaluation de l’Oceanic Développement - un cabinet de consultants indépendant engagé par la Commission Européenne pour examiner l’Accord UE-Maroc de partenariat dans le domaine de la pêche.

La flotte marocaine a depuis longtemps un intérêt particulier pour les requins. Chaque année, jusqu'à 4.000 tonnes sont débarquées pour répondre aux demandes en requin des marchés asiatiques. Les espèces des eaux profondes sont ciblées en particulier, parce que leur gros foie les rend intéressants pour l'industrie cosmétique et pharmaceutique.

De façon déplorable, la flotte de l'UE n'est pas à la traîne. Pas moins de 70% des captures totales des trois navires portugais actifs dans les eaux sahraouies est composée de requins, de raies. C'est bien au-dessus de 450 tonnes d'espèces menacées. Ce sont les conclusions de l'étude indépendante remise à la Commission Européenne. Le rapport mentionne qu’un navire espagnol pêche à lui seul environ 60 tonnes de requins et de raies, ce qui équivaut à 30% de ses captures totales.

L'Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) considère que les requins et les différentes espèces de raies sont en danger d'extinction. Ces espèces sont très vulnérables en termes de reproduction, et sont en conséquence en danger d'extermination lorsqu'elles sont exposées à la surpêche. Et c'est précisément le cas au Sahara Occidental : l’évaluation de l'UE a conclu que les stocks de poisson des eaux marocaines et des eaux sahraouies sont soit pleinement exploitées, soit surexploitées.

Afin de protéger les requins et les raies, un Plan d'Action International pour la Conservation et la Gestion des Requins a été adopté par la FAO en 1999. Les captures de requins et des différentes raies par les navires européens violent par ailleurs le plan d'action sur les requins de l'UE, adopté en 2009. Cette même année, le gouvernement marocain avait émis un ensemble de directives visant à réduire l'impact de la pêche sur les requins, mais le rapport d'évaluation n'a trouvé aucune information quant à savoir si et comment ces mesures ont été mises en œuvre.

Puisque les requins et les différentes raies sont déjà en danger d'extinction, la poursuite de la pêche aura des effets néfastes sur toutes les tentatives de conservation en cours. Trois requins sur dix capturés par la flotte de l'UE sont des espèces qui sont considérées comme «vulnérables» par l'UICN, ce qui signifie que leur population a déjà été réduite de 80%.


Source : WSRW Western Sahara Resources Watch