En
territoires occupés du Sahara Occidental, les citoyens sahraouis ont célébré un
double anniversaire, le 12 octobre 1975, date de la déclaration de l'unité
nationale et le 10 octobre 2010, date anniversaire du début de la grande
manifestation de Gdaim Izik. Une fois de plus ils ont subi l'oppression et la
répression du colonisateur marocain.
Le 12
octobre 1975, à l'appel de El Ouali Mustapha Saied, les Sahraouis se sont
réunis sous une tente à Ain Bentili au Sahara Occidental pour déclarer l'unité
nationale. Les notables, les Chioukhs ont déclaré qu'ils étaient unis en un
peuple, contre tous les ennemis et sous la direction du Polisario. Cette date
est un moment essentiel de la lutte pour la libération du Sahara Occidental
contre ses colonisateurs.
À El
Aaiun occupée, le 9 octobre 2013, l'association sahraouie pour la diffusion de
la culture et le patrimoine a organisé une rencontre pour ces occasions
commémoratives. Leur lieu de rencontre est resté assiégé et encerclé par la
police et des agents des DST pendant toute la durée de la réunion qui s'est
néanmoins tenue jusqu'à sa fin, sans céder à l'intimidation. Les participants
dans cette rencontre sont des activistes et des représentants des associations
et comités des droits de l'homme sahraoui. Les intervenants ont exprimé
l'importance de l'unité nationale sahraouie, disant qu'elle est la roche sur
laquelle se sont brisés les rêves des envahisseurs. Ils ont insisté sur la
nécessité de surveiller et dénoncer les sites créés par les services
d'intelligence marocaine pour diffamer les figures importantes de la
résistance, afin de les décrédibiliser et d'affaiblir les forces actives. Selon
eux, ce sont des sites poubelles et c'est dans ce sens qu'il faut les
critiquer. La lutte pour l'indépendance doit dépasser les individus, et chacun
doit ignorer les atteintes personnelles sur ses défenseurs les plus
exposés.
Le 11
octobre, des citoyens sahraouis ont organisé une rencontre sous une tente sur
le toit de la maison de la militante sahraouie Oum Lmnain Souaieh. Les
participants ont échangé des informations sur les violations des droits de
l'homme commis par l'État du Maroc, sur les portés disparus, et les prisonniers
politiques dont la détention est insupportable. Le Maroc interdit aux citoyens
sahraouis de planter la tente, mais aussi de s'exprimer librement sous peine de
violences, et c'est donc uniquement l'espace privé qui protège encore leur
dignité.
A Essmara
occupée, dans le quartier Essoukna, le 11 octobre, les forces d'occupation ont
arrêté l'enfant sahraoui Mohamed Maelainin, 8 ans, l'ont frappé violemment dans
une rue à proximité de la mairie d'arrondissement, avant de le laisser évanoui
sur le sol et de partir. Maelainin avait lui aussi participé à une
manifestation pacifique pour commémorer le jour de l'unité nationale.
Le 12
octobre, à El Aaiun occupée, et pour les mêmes motifs de commémoration, la
"coordination Gdaim Izik pour le mouvement pacifique" a appelé
à manifester. Plus de 50 citoyens sahraouis se sont rassemblés sur le boulevard
Essmara, où la police marocaine en tenues civiles et en uniformes les a
attaqués pour les disperser. Ils ont chassé les manifestants dans les ruelles
du quartier Maatala. Parmi les blessés, l'enfant sahraoui Housam Ajaf, 14 ans,
a été enlevé par une patrouille de la police dirigée par Mouhcen Serghini et
conduit dans la périphérie de la ville où il a été torturé pendant une heure.
(voir vidéo).
Ce même
jour, sur le boulevard Tan Tan, les forces d'occupation ont attaqué 40 diplômés
chômeurs sahraouis qui manifestaient pour le respect de leur droit au travail.
Les chômeurs ont surtout dénoncé dans leurs slogans le pillage des ressources
naturelles du Sahara Occidental par le Maroc. 12 chômeurs ont été blessés lors
de l'intervention de la police. (Voir déclaration d'un chômeur)
Le 12
octobre toujours, à Boujdour occupée, la police est arrêté Mlle El-Ghalia El
Ansari, 16 ans, prés du lycée Errachidi. Melle El Ghalia est élève et activiste
sahraouie pour l'Indépendance du Sahara Occidental. Elle distribuait des tracts
célébrant le jour de l'unité nationale quand la police l'a arrêtée.
Mlle
El-Ghalia a passé deux heures au centre de police, interrogée par le
commissaire "Bouazza" et des agents de la DST. Ils l'ont insultée et
menacée de la violer si elle continuait ses activités contre l'occupation.
D'autre
part, dans cette même dynamique, dimanche 13 octobre 2013, à El Aaiun occupé,
11 associations et comités sahraoui de défense des droits de l'homme ont
formalisé la création d'une coordination locale. Les associations Asvdh,
Codapso, Association Sahraouie de diffusion de la culture et du patrimoine,
Cspron, La ligue des prisonniers politiques sahraouis, Organisation justice et
dignité, Groupe des personnes qui rejettent la nationalité marocaine, Forum
avenir de la femme sahraouie (FAFESA), Observatoire de la femme et l’enfant
sahraoui, Comité des familles de 15 disparus sahraouis, Coordination Gdaim
Izik, ont reçu le soutien du Groupe media, regroupant 3 organisations de
journalistes sahraouis.
La coordination locale appelle à manifester samedi 19 octobre à partir de 17h sur le boulevard Essmara, à l'occasion de la visite de SE Christopher Ross à El Aaiun occupée, puis dans d'autres ville du territoire occupé. Le motif de la manifestation est de rappeler à leur envoyé la responsabilité des Nations Unies dans le blocage de la situation, et qu'il leur faut utiliser des moyens contraignant sur le colonisateur pour que soit organisé le référendum d'autodétermination du peuple sahraoui.
La coordination locale appelle à manifester samedi 19 octobre à partir de 17h sur le boulevard Essmara, à l'occasion de la visite de SE Christopher Ross à El Aaiun occupée, puis dans d'autres ville du territoire occupé. Le motif de la manifestation est de rappeler à leur envoyé la responsabilité des Nations Unies dans le blocage de la situation, et qu'il leur faut utiliser des moyens contraignant sur le colonisateur pour que soit organisé le référendum d'autodétermination du peuple sahraoui.
Les
prisonniers politiques sahraouis de la prison Noire à El Aaiun occupée ont eux
aussi commémoré les mêmes dates importantes. En réaction, le 13 octobre, vers
23h, un groupe des gardiens de la prison a pris d'assaut leurs cellules, et les
ont frappés et insultés.
C"est
un acte de brutalité de plus dans cette prison dont les conditions carcérales
sont des infractions caractérisées et connues de toutes les obligations
nationales et internationales en matière de traitement des prisonniers.
Le 17
octobre, le directeur de cette même prison a transféré les deux prisonniers
politiques sahraouis Ouled Chaikh Mahjoub et Kamal Trayh dans une cellule
contenant 50 prisonniers des droits commun, dont des assassins. En signe de
protestation et parce qu'ils craignent pour leurs vies, les 2 prisonniers
politiques sahraouis ont entamé ce soir une grève de la faim illimitée.
C'est
dans ce contexte global que des journalistes hollandais et suédois, spécialistes
des guerres et conflits ont séjourné à El Aaiun occupée. Du lundi 7 au vendredi
11 octobre, ils ont rencontré des associations sahraouies des droits de
l'homme, des journalistes, des victimes des violations des droits des droits de
l'homme, des anciens disparus, et assistés à des préparatifs, et rencontres
publiques de célébration de l'anniversaire de l'unité nationale sahraouie.
EM, El
Aaiun, Sahara Occidental occupé
Le 17 octobre 2013Suivre Équipe Média ici : https://www.facebook.com/#!/EquipeMedia2010?fref=ts