mercredi 23 octobre 2013

EM : La visite de C. Ross fin octobre 2013 et ses conséquences sur les Sahraouis des territoires occupés

Samedi 19 octobre 2013, l'envoyé spécial du secrétaire général pour le Sahara Occidental M. Christopher Ross a reçu, au siège de la Minurso à El Aaiun occupée, des associations et comités des droits de l'homme non reconnus par les autorités marocaines d'occupation.
À 9h, M. C. Ross a rencontré les membres du CODESA à propos des violations des droits de l'homme dans les territoires depuis sa dernière visite. Le CODESA a profité de cette occasion pour demander l'élargissement du mandat de la Minurso afin d'inclure le monitoring des droits de l'homme. Il a également présenté une lettre à M. Ross dans laquelle il demande la libération de tous les prisonniers politiques sahraouis.
 
À 10.30 M. Ross a tenu une réunion avec  l'ASVDH. De la même façon l'association a fait un point détaillé sur l'actualité des diverses violations des droits de l'homme.
M. Ross a déclaré le secrétaire général des NU très intéressé par la question des droits de l'homme au Sahara Occidental et a ajouté que ce dernier profite toujours des visites des responsables marocains pour leur demander avec insistance de respecter les droits de l'homme au Sahara Occidental.
En ce qui concerne les ressources naturelles M. Ross a souligné que l'avis juridique du conseiller juridique du Secrétaire Général est clair. Selon M. Ross, c'est en vertu de cet avis de Hans Corel que la Minurso contacte chaque entreprise impliquée dans les ressources naturelles de notre pays pour l'informer ou lui rappeler le statut juridique du territoire.
Interpellé sur le problème de la liberté des médias sahraouis, et notamment des violences rencontrées par les journalistes de l'Équipe Média, M. Ross a assuré être intéressé de recevoir des rapports détaillés sur la question, et que ce point serait présent dans son rapport à paraître le 30 octobre.
A 12h M. Ross a reçu collectivement  des représentants de toutes les autres associations et comités sahraouis de défense des droits des Sahraouis : Codapso, Association Sahraouie de diffusion de la culture et du patrimoine, Cspron, La ligue des prisonniers politiques sahraouis, l'Organisation justice et dignité, Groupe des personnes qui rejettent la nationalité marocaine, Forum avenir de la femme sahraouie (FAFESA), Observatoire de la femme et l’enfant sahraoui, Comité des familles de 15 disparus sahraouis, Coordination Gdaim Izik, Groupe des sahraouis rescapés des geôles secrets (Agdez et Kal'aat Magouna), CSTS d'Ahmed Eddaia.
Dans le domaine des droits de l'homme, les associations et les comités ont souligné la détérioration de la situation en territoires occupés après l'adoption de la résolution 2099, et insisté pour que les prisonniers politiques soient relâchés tant que le Maroc ne présente aucune preuve de leurs culpabilités.
La confédération Syndicale des Travailleurs Sahraouis (CSTS) a soulevé le problème des travailleurs sahraouis du phosphate embauchés sous le colonialisme espagnol et de leurs conditions de vie et retraites, ainsi que le problème du fort chômage actuel des Sahraouis, quand les emplois sur les ressources naturelles du territoire sont détournés pour les colons.

Samedi 19 octobre 2013, à 17h GMT et suite à un appel à manifester de la coordination des associations et comités sahraouis des droits de l'homme dans la rue Smara à El Aaiun occupée, les autorités marocaines d'occupation ont encerclé les rues et ruelles menant au lieu de la manifestation. Ni les voitures 4-4 des sahraouis, ni les petits taxis n'ont pu circuler sur le boulevard.
Pour tenter de passer ces barrages de la police, 40 activistes sahraouis réunis dans une maison de la rue Chawia sont partis ensemble vers la rue Essmara. La tentative a échouée quand les forces d'occupation les ont arrêtés et battus.
Par l'ouest de la rue Essmara, d'autres activistes des droits de l'homme ont essayé d'accéder à l'endroit de la manifestation.  Une quarantaine de  policiers en civil les a attaqué, blessant de nombreux activistes. Ceux qui ont dû aller à l'hôpital n'ont pu recevoir ni certificat ni attestation de soin.

Des activistes sont allés au siège de la Minurso pour informer M. Ross et le représentant personnel chef de la Minurso Mr Wolfgang Wiber de ce qui venait de se passer. En réaction à l'omniprésence policière et aux événements, les citoyens sahraouis sont sortis pour manifester dans les rues proches de la rue Essmara.

Dans le quartier ma'atala  plus du 150 sahraouis sont sortis avec les drapeaux du Polisario. Ils ont été attaqués par des voyous marocains protégés et soutenus par la police. Ceux ci les ont poursuivi et sont entrés dans certaines maisons pour saccager les mobiliers.
Sur le boulevard Al Quds, Mezouar, quartier El Matar, quartier Lina'ach, rue Jiratoria, quartier Hchaicha, rue Skaikima, quartier El Aaouda, les appartements rouge, les citoyens sahraouis sont sortis avec les drapeaux du Polisario et ont chanté des slogans pour l'indépendance du Sahara Occidental.

La répression policière marocaine a fait plus de 100 blessés, dont des mineurs, des anciens, et des journalistes de l'Équipe Média.
Selon de nombreux témoignages, les coups étaient violents et arbitraires.
Dimanche 20 octobre, les citoyens sahraouis de quartier Ma'atala dont les biens ont été détruis par la police  se sont rassemblés pour  protester, et ont été attaqués par la police, blessant de nouvelles personnes.

À Essmara occupée la coordination locale des associations et comités des droits de l'homme a appelé les citoyens sahraouis à manifester sur le boulevard Ennasr, dimanche à 17h à l'occasion de la visite de M. Ross.
Les forces d'occupations sont intervenues violemment contre les manifestants qui sont sortis avec les drapeaux de Polisario et les ont chassé dans le quartier Taqadoum les bâtiments rouges.
Plus de 50 personnes ont été blessées, et la plupart sont des femmes et des mineurs.
Les autorités d'occupation à Essmara ont fermé le boulevard, et forcé les magasins et boutiques à fermer leurs portes.
Il ne restait donc sur le boulevard que les vehicules de la police et des forces auxiliaires qui ont circulé sans cesse pour intimider les citoyens. 
L'hôpital du Essmara n'a pas les possibilités et les moyens de soigner les blessés .

EM, El Aaiun Sahara Occidental occupé
Le 22 octobre 2013

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