jeudi 19 décembre 2013

Point presse Quai d'Orsay sur le Sahara Occidental 18-12-13

Toute (notre) honte bue !

 

Point de presse du 18 décembre 2013 - Quai D'orsay

2. Sahara occidental

Q - Vous avez reçu lundi à Paris M. Ross envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU pour le Sahara. Quelle est la position de la France sur le dossier du Sahara?

R - La position de la France est claire et constante. Le président de la République a eu l'occasion de la rappeler lors de sa visite d'État au Maroc les 3 et 4 avril.

Le statu quo n'est dans l'intérêt de personne. Nous soutenons depuis longtemps la recherche d'une solution politique juste, durable et mutuellement agréée sous l'égide des Nations unies et conformément aux résolutions du conseil de sécurité.

Nous appuyons les efforts de l'envoyé spécial et envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies, M. Christopher Ross. Nous entretenons un dialogue fréquent avec lui comme avec les principaux partenaires intéressés.

Le Maroc a présenté en 2007 un plan d'autonomie pour le Sahara occidental, que la France considère comme une base sérieuse et crédible pour une solution négociée.


Source : http://basedoc.diplomatie.gouv.fr/vues/Kiosque/FranceDiplomatie/kiosque.php?fichier=ppfr2013-12-18.html


mercredi 11 décembre 2013

EM : Droit de l'Homme et pêche, journées sanglantes au Sahara

 À Al Aaiun occupée, 10/12/13 et 11/12/13
La journée Internationale des Droits de l'Homme, le 10 décembre, est traditionnellement célébrée par les Sahraouis des territoires occupés par des manifestations pacifiques. Ils demandent alors le respect de la déclaration universelle des droits de l'homme pour leur peuple et pour les autres peuples opprimés dans le monde, et en particulier le peuple palestinien.

Cette année, la date coïncide avec le jour du vote du Parlement Européen de l'accord de pêche avec le Maroc, qui couvre les eaux du Sahara Occidental. Depuis le 7 décembre d'importants convois de renforts sécuritaire et paramilitaire, soit plus de 300 véhicules, sont arrivés à El Aaiun en provenance, selon des sources policières, de Casablanca, Rabat, Meknes, Marakech Agadir, Essaouira.

Le mercredi 10 décembre, la coordination des associations et comités sahraouis de défense des droits au Sahara Occidental a appelé tous les citoyens sahraouis à une manifestation pacifique rue Essmara, pour dénoncer les violations des droits de l'homme commise par les forces d'occupation, mais aussi après la déception du vote européen, pour dénoncer l'accord de pêche illégal de l'Union Européenne avec le Maroc.

À 17h, et malgré le blocus imposé par les autorités d'occupation pour empêcher l'accès au départ de la manifestation, plus de 150 sahraouis femmes et hommes étaient sur place et ont commencé à lever leurs pancartes et les bannières contre l'accord de pêche, alors que d'autres manifestants levaient le drapeau de la RASD.  Cinq ressortissants espagnols solidaires avec la cause sahraouie ont également participé à la manifestation. Ils portaient des tee-shirts oranges sur lesquels étaient écrits des slogans.

Les forces marocaines sont intervenues  avec violence très peu de temps après le début de la manifestation pour la disperser. Le chef de la zone sécuritaire Mohamed Ait Omar et l'assistant du directeur régional de la DGST ont personnellement dirigé l'opération.

Cernés par les attaques, les manifestants et militants sont tombés au sol et y sont restés sous  les coups de pieds et de matraques, avant de parvenir à se relever et à continuer à crier les slogans. Voir http://www.youtube.com/watch?v=IA3RlqLKAjM
Les cinq espagnols ont eux aussi été attaqués et frappés à coup de poing et matraques, et pour les hommes, ont été déshabillés de leurs tee-shirt. http://www.youtube.com/watch?v=BYtTTGG3OBQ. Après l'attaque, on pouvait encore lire sur les tee-shirts des femmes "liberté pour les prisonniers politiques sahraouis", "non aux accords de pêche", "Sahara libre", et "Maroc assassin, UE voleur".

Les manifestants dispersés se sont rassemblés à nouveau au centre du quartier Ma'atalah, rue Maghreb Arabe, et ont levé les drapeaux de la RASD et chanté des slogans pour l'indépendance du Sahara Occidental. Ils ont aussi à nouveau dénoncé la décision du Parlement Européen de renouveler l'accord de pêche avec le Maroc sans exclure les eaux sahraouies, qui va permettre aux navires espagnols de revenir rapidement pêcher dans les eaux sahraouies, et d'aggraver les problèmes de graves diminutions du nombres de certains poissons malgré les multiples alertes d'organisations de pêcheurs sahraouis et marocains.

Plus de 400 policiers et agents des forces auxiliaires ont encerclé le quartier, et ont commencé à attaquer les manifestants. Ils criaient des insultes racistes et "vive le roi Med 6". http://youtu.be/I74wdVFAxlM. Ils ont aussi caillassé des maisons des sahraouies jusque tard dans la nuit. http://youtu.be/mojDKSAqWCI
A minuit, un camion canon à eau chaude est arrivé en renfort pour intimider la population. il n'a pas servi.

Au total, ce sont plus de 150 personnes qui ont été blessées, dont la moitié des femmes, mineurs et des handicapés lors de cette journée internationale des droits de l'Homme.

Mercredi 11 décembre,  tous les établissements scolaires ont été encerclés par les policiers en civil. Les agents ont empêché les enfants de s'attarder et les ont intimidés. Voir devant le lycée Essaguia El Hamra. http://www.youtube.com/watch?v=r3OkoZnq040
Malgré cela, plus d'une centaine d'élèves de ce même lycée se sont rassemblés et ont crié des slogans en brandissant le drapeau de la RASD. http://www.youtube.com/watch?v=mSvIqQC-cPI#t=117

Le siège de la Minurso a lui aussi été encerclé par les forces policières d'occupation, mais aussi par des barrières de sécurité. Selon les hypothèses des témoins, ces barrières seraient destinées à empêcher l'accès de la Minurso aux victimes sahraouies de la répressions marocaines pour y demander la protection de l'ONU. http://www.youtube.com/watch?v=K0E1ixkGvWM

À 12h, plus de 300 sahraouis se sont rassemblés rue Tan Tan avec des drapeaux de la RASD   et ont crié leur souhait de l'indépendance du Sahara Occidental. 30 véhicules de police et 10 des forces auxiliaires sont arrivés rapidement pour intervenir contre les manifestants, et ont forcé les marchands de fermer leurs boutiques. 

Au même moment, plus de 150 sahraouis se sont rassemblés pour une manifestation sur le boulevard Al Qods. Les forces d'occupation sont là encore intervenues brutalement et une de leur voiture a percuté l'enfant Sahraoui Boubakar Khraibach 13 ans. Il a été conduit à l'hôpital et souffre d'entorse aux deux genoux.

De façon très insolite, la presse marocaine, en ce jour de grande violence des autorités d'occupation contre les sahraouis, a annoncé sans photos, ni aucun fondement, une manifestations de 40 femmes aux seins nues, qui selon eux ont choqué la morale locale. 

À Essmara occupée
Le 10 décembre, les familles des portés disparus ont organisé une manifestation devant la confédération démocratique du travail, la "CDT" et avec la participation des associations et comité sahraouis des droits de l'homme. Les manifestants ont chanté et crié des slogans politiques, et notamment le très populaire : "Le phosphate et le poisson vendus à l'Europe et les Sahraouis traînent les rues". 

À Boujdour occupée
Plus de cinquante sahraouis se sont rassemblés dans la rue principale "Hassan 2" pour dénoncer l'accord de pêche Union Européen avec le Maroc et ont été empêchés de manifester par les forces de la police marocaine.
Devant l'insistance des activistes, les forces d'occupation ont attaqué et ont blessé 10 personnes,  dont 5 femmes.
Parallèlement de l'autre coté de la rue, 30 chômeurs sahraouis ont organisé une manifestation brandissant des pancartes dénonçant le pillage systématique par l'État marocain des ressources naturelles du territoire occupé et la marginalisation généralisée des jeunes sahraouis diplômés. Les chômeurs diplômés ont également dénoncé la décision du Parlement européen concernant l'accord de pêche malhonnête avec le Maroc.

EM, Sahara Occidental occupé
Le 11-12-13

mardi 10 décembre 2013

wsrw : Sahara occupé : l'UE bafoue les droits humains le Jour des droits de l'Homme


Aujourd'hui, le Parlement Européen a décidé de confirmer l'accord de pêche UE-Maroc, ouvrant la pêche dans les eaux du Sahara Occidental, un territoire dont une grande partie est occupée par le Maroc depuis 1975. « Une triste journée internationale pour la paix et les droits humains », déclare WSRW. L'accord a été signé à la date du premier anniversaire du prix Nobel de la paix de l’UE et pour la Journée internationale des droits de l'Homme.

Photo ci-dessus: les Sahraouis manifestent contre les plan de l'UE de pêcher au Sahara Occidental, le 7 décembre 2013. Plus de 20 blessés.

«La décision prise aujourd'hui par le Parlement Européen est contre le peuple du Sahara Occidental. Les Sahraouis ont, en vertu du droit international, le droit d'être entendu sur les activités économiques se déroulant dans leur pays sous occupation. L'UE a négligé aujourd'hui ces droits. Toute la rhétorique de l’UE sur la Journée des droits de l'Homme se révèle aujourd’hui être superficielle», déclare Erik Hagen, président du Western Sahara Resource Watch (WSRW).

204 parlementaires ont voté contre l'accord, tandis que 310 ont voté pour. 49 se sont abstenus.

Les propriétaires des stocks vivent sous la brutale occupation marocaine, ou dans des camps de réfugiés en Algérie. Plus de 100 résolutions de l'ONU appellent au respect de leur droit à l'autodétermination. Aucun État reconnaît les revendications du Maroc sur le Sahara Occidental.

Le Week-end dernier, dans la capitale du Sahara Occidental, une manifestation sahraouie contre les projets de l'UE de pêcher dans les eaux occupées, a été violemment dispersée par la police marocaine. 20 manifestants ont été blessés. La situation devient de plus en plus tendue, alors qu’un nombre croissant de Sahraouis est insatisfait par la constance de l'UE dans le choix du Maroc comme partenaire commercial dans leur pays, tout en fermant les yeux sur les flagrantes et systématiques violations des droits de l'Homme que le Maroc perpétue dans le territoire.

Au lieu de cela le Maroc sera payé 40 millions € par an en échange de l'accès aux eaux non-marocaines.

En plus de violer le droit international et de ne pas respecter le droit fondamental des peuples à l'autodétermination, le protocole est également une mauvaise affaire pour les stocks de poissons de la région. Un rapport de Greenpeace a exhorté l'UE à ne pas l’approuver, pour des préoccupations environnementales.

Pour questions et commentaires, veuillez contacter :
Erik Hagen, Western Sahara Resource Watch, erik@wsrw.org

samedi 7 décembre 2013

EM : "Aucun poisson sans notre accord !"

Samedi 7 décembre, à 17h GMT, plus de 60 sahraouis se sont rassemblés sur les trottoirs de la Esmara, à El Aaiun occupé, pour protester contre le projet de renouvellement de l'accord de pêche entre l'Union Européenne et  le Maroc qui couvre aussi les eaux du Sahara Occidental, et qui est principalement utilisé par les navires espagnols.

Selon eux le projet d'accord de pêche que les députés européens vont avoir à valider mardi 10 décembre est illégal parce qu'il concerne les eaux des Sahraouis, et qu'aucun groupe de la société civile ni le représentant officiel des Sahraouis à l'ONU, le Polisario, n'a été consulté.
Les manifestants ont crié que les Sahraouis ne sont pas d'accord avec la pêche européenne dans leurs eaux, pas plus que la pêche marocaine ou russe. C'est une question de droit et de justice. Ni eux ni les familles sahraouies qui vivent dans les campements de réfugiés ne mangent jamais de ces poissons qui sont les leurs. C'est aussi une question d'écologie, parce que les navires européens pêchent trop de poissons et les jettent dans des décharges ou à la mer après les avoir tués.

C'est à l'appel de la coordination Gdaim Izik de mouvement pacifique que les militants ont participé courageusement à la manifestation,  malgré le déploiement des centaines des policiers en civils et en uniforme, venus seconder les agents des forces auxiliaires et les services des renseignements généraux. Alors que les manifestants étaient sur le trottoir, ce sont les forces de sécurité marocaines qui ont entravé la circulation, accompagnées de membres de l'ONU.

Les Sahraouis arrivés à l'endroit prévu de la manifestation  n'ont pu s'exprimer que 10 minutes avant d'être attaqués violemment par les forces d'occupation. 20 Sahraouis dont une dizaine de femmes et un mineur 13 ans ont été blessés.

Les slogans criés et écrits :
Aucun poisson sans notre accord
La Paix d'abord le poisson après
La Paix avant le poisson
L'Europe ne doit pas pêcher nos poissons
Nos ressources, nous ne les voyons pas, elles ne nous voient pas
 
Équipe Média, Sahara Occidental occupé
Le 7 décembre 2013
Photo EM

لا اسماك دون ارادتنا

مساء يوم السبت 7 من ديسمبر ، وفي حدود الساعة الخامسة ، احتشد اكثر من ستين مواطنا صحراويا على رصيف شارع السمارة بمدينة العيون المحتلة للاحتجاج ضد مشروع  يهدف الى تجديد اتفاق الصيد البحري بين الاتحاد الاوربي والمغرب والذي يشمل المياه الاقليمية للصحراء الغربية وبشكل اساسي تستفيد منه البواخر الاسبانية .
بحسب المتظاهرين فان النواب الاوربيين سيتوجهون يوم الثلاثاء القادم لتجديد اتفاق الصيد البحري وهي خطوة غير قانونية لانها تشمل المياه الاقليمية للصحراء الغربية  وان لا احد من ممثلي المجتمع المدني الصحراوي ولا الممثل الشرعي للصحراويين امام المتحدة "البوليساريو " تم استشارتهم في هذا القرار .
المتظاهرون رددوا شعارات تؤكد رفض الصحراويين لاتفاق الصيد البحري الاوربي في مياههم الاقليمية مثل ما هو الامر بالنسبة للمغرب والروس ، انها مسالة تتعلق بالقانون والعدالة . لا احد من هؤلاء ولا من الاسر الصحراوية التي تعيش في مخيمات اللاجئين الصحراويين بامكانه تناول الاسماك التي هي ملك لهم ، كما ان المسالة لها علاقة ايضا بالبيئة ، اذ ان البواخر لاوربية تصطاد كميات ضخمة من الاسماك ويتم تركها عند الفائض او داخل البحر بعد موتها .
تبعا لنداء تنسيقية كديم ايزيك للحراك السلمي فان مناضلين صحراويين شاركوا بشجاعة في المظاهرة ، على الرغم من انتشار المئات من رجال الشرطة بزي مدني ورسمي بمساعدة عناصر من القوات المساعدة و الاستعلامات العامة .
المتظاهرون كانوا يقفون على الرصيف ، في حين ان قوات الاحتلال المغربية كانت تعرقل السير بالشارع وبمرور عناصر من بعثة الامم المتحدة .
وصل الصحراويون الى المكان المفترض للمظاهرة ، ولم يتمكنوا من التعبير عن ارائهم سوى عشر دقائق قبل ان تتم مهاجمتهم بشكل عنيف من طرف قوات الاحتلال ، اصيب عشرون صحراويا بجروح مصفهم من النساء وطفل قاصر لم يتجاوز عمره العشر سنوات .

الشعارات التي رفعت او التي كتبت في يافطات وحملها المتظاهرون
لا سمك دون موافقتنا
السلام اولا والاسماك بعدها
السلام قبل الاسماك
لايجب لاوربا صيد اسماكنا
خيراتنا خيراتنا ، لم نرها ولم ترنا
الفريق الاعلامي الصحراوي
07.12.2013

mercredi 4 décembre 2013

WSRW : Le Président du Parlement africain appelle l'UE à respecter les droits du Sahara


Dans une lettre critique datée du 1er décembre 2013, le président du Parlement Panafricain invite le président du Parlement Européen, M. Martin Schulz, à voter contre l'accord de pêche avec le Maroc au large des côtes de l'Etat membre de l'UA, le Sahara Occidental.

La lettre ci-dessous a été envoyée par le Président du Parlement Panafricain, SE Hon Bethel Nnaemeka Amadi à son homologue, M. Schultz, le 1er déc 2013. Il écrit qu'un accord de pêche UE-Maroc portant sur les eaux du Sahara Occidental « saboterait les efforts déployés par les Nations Unies et l'Union Africaine pour trouver une solution pacifique et durable au conflit ».

La lettre peut être téléchargé ici. (version originale en anglais)
Ci-dessous traduction wsrw non officielle.

REF : PAP/PRES-EP/368
DATE : 1er décembre 2013
A M. Martin Schulz
Président du Parlement européen,
Bruxelles, Belgique

LE NOUVEL ACCORD UE-MAROC DE PARTENARIAT DANS LE DOMAINE DE LA PÊCHE (APP ) : UNE VIOLATION DU DROIT TERRITORIALE DU PEUPLE SAHRAOUI

Au nom du Bureau et des membres du Parlement Panafricain, permettez-moi encore une fois de vous remercier de nous avoir honorés de votre présence lors de la 2ème session ordinaire de la troisième législature du Parlement Panafricain, tenue en mai 2013 et nous sommes impatients de poursuivre la collaboration avec le Parlement européen alors que nous nous préparons pour le Sommet commun Afrique UE en avril 2014. C'est avec un sentiment d'urgence que je tiens à vous adresser cette lettre pour attirer votre attention sur un très grave développement relatif à la question du Sahara Occidental.

Nous avons été informés que le Parlement Européen s'apprête à voter sur le nouveau protocole de pêche UE-Maroc, qui n'exclut pas explicitement de son champ d'application géographique des eaux territoriales du Sahara Occidental, dernier Territoire Non Autonome en Afrique. Comme vous le savez également, le nouveau protocole a été proposé par la Commission Européenne pour remplacer le deuxième protocole de l'accord de partenariat de pêche (APP) entre la Communauté Européenne et le Royaume du Maroc, qui a déjà été refusé par le Parlement Européen le 14 décembre 2011. Il est bien connu que le Territoire Non Autonome du Sahara Occidental, la dernière colonie en Afrique à l'ordre du jour des Nations Unies en tant que question de décolonisation, ne fait pas partie du Maroc qui occupe illégalement une grande partie du territoire depuis le 31 octobre 1975. Dans son avis consultatif historique sur le Sahara Occidental, publié le 16 octobre 1975, la Cour Internationale de Justice a établi très clairement qu'il n'a jamais existé de « lien de souveraineté territoriale entre le territoire du Sahara Occidental d’une part, le Royaume du Maroc ou l’ensemble mauritanien d’autre part.». Elle a également approuvé «  la décolonisation du Sahara Occidental » par le biais de l'exercice de « d’autodétermination grâce à l’expression libre et authentique de la volonté des populations du territoire ».

Les Nations Unies, l'Union Africaine et tous les États membres des Nations Unies n'ont jamais approuvé l'occupation par le Maroc du Sahara Occidental ou reconnu la légalité de l'annexion forcée du territoire. Conformément aux résolutions 34/37 (1979) et 35/19 (1980) de l'Assemblée générale, le Maroc est une puissance occupante du Sahara Occidental, et l'ONU ne l'a jamais reconnu comme puissance administrante du territoire. En tant que puissance occupante, le Maroc n’a donc aucun droit d'exploiter les ressources naturelles des territoires occupés du Sahara Occidental ou de conclure des accords avec des tiers concernant ces ressources sur lesquelles seuls les Sahraouis ont la souveraineté permanente.

Le Parlement panafricain a également adopté plusieurs résolutions et recommandations sur l'illégalité de la poursuite de l'occupation du Sahara Occidental par le Maroc.

Compte tenu du statut juridique de Territoire Non Autonome du Sahara Occidental, et compte tenu des implications politiques, juridiques et éthiques de l'accord de pêche UE-Maroc, l'Union Européenne aurait pu simplement exclure le Sahara Occidental du champ d'application géographique de l’APP, tout comme d'autres gouvernements l'ont fait à l'égard de leurs accords commerciaux avec le Maroc. Le 20 juillet 2004, le représentant au Commerce du gouvernement américain a déclaré dans le cadre de l'Accord de libre-échange USA-Maroc (ALE) que « les États-Unis et de nombreux autres pays ne reconnaissent pas la souveraineté marocaine sur le Sahara Occidental » et que « l'ALE couvrira les échanges et investissement dans le territoire du Maroc reconnu internationalement, et n’inclura pas le Sahara Occidental ».

Le nouveau protocole de pêche UE avec le Maroc, qui n'exclut pas explicitement les eaux territoriales du Sahara Occidental, va clairement à l’encontre des positions claires et fortes présentées par certains États membres de l'UE. Il ne tient pas compte non plus de l'avis exprimé par le Parlement Européen et son service juridique, qui, en juillet 2009, a établi que les navires battant pavillon communautaire pêchaient en effet dans les eaux adjacentes au Sahara Occidental sous l'accord de pêche UE-Maroc. Le service juridique a également souligné que le peuple du Sahara Occidental n'a jamais été consulté ni ne reçoit les bénéfices de l'exploitation de ses propres ressources halieutiques. Il a en outre souligné que, si les droits du peuple sahraoui en vertu du droit international ne sont pas pleinement respectés dans le cadre de l’APP, l'accord doit être suspendu ou doit être appliqué de manière que les navires battant pavillon communautaire n’exploite pas les eaux du Sahara Occidental.

Cette indifférence manifeste pour les intérêts et les souhaits du peuple sahraoui est clairement en violation des principes pertinents du droit international applicable au Sahara Occidental énoncés dans l'avis juridique soumis au Conseil de sécurité le 29 janvier 2002 par le Secrétaire général adjoint des affaires juridiques et Conseiller juridique de l'ONU, l'Ambassadeur Hans Corell. Dans son avis juridique, M. Corell a souligné que « si des activités de prospection et d’exploitation devaient être entreprises au mépris des intérêts et de la volonté du peuple du Sahara Occidental, elles contreviendraient aux principes de droit international applicables aux activités touchant aux ressources minérales des territoires non autonomes ». En ce qui concerne la légalité au regard du droit international de l'APP UE-Maroc, M. Corell a également déclaré, le 4 décembre 2008, « il était évident qu'un accord de ce type qui ne fait pas de distinction entre les eaux adjacentes au Sahara Occidental et les eaux adjacentes au territoire du Maroc violerait le droit international ».

Dans ces circonstances, l'approbation de ce nouveau protocole de pêche avec le Maroc équivaudrait à récompenser le Maroc pour sa violation sans relâche des droits fondamentaux du peuple sahraoui, qui ont été documentés par les grandes organisations internationales et africaines des droits humains. Ce serait en outre saper les efforts déployés par les Nations Unies et l'Union africaine pour trouver une solution pacifique et durable au conflit, fondée sur l'exercice du droit inaliénable du peuple sahraoui à l'autodétermination. Cela pourrait également donner un signe de légitimation de l'occupation marocaine du territoire, contribuant ainsi à prolonger les souffrances du peuple sahraoui.

Dans le contexte ci-dessus, je presse Votre Excellence de ne pas approuver ce nouveau protocole de pêche UE-Maroc pour ces implications juridique, politique et éthique négatives évidentes sur la souveraineté, l'indépendance et l'intégrité territoriale du peuple du Sahara Occidental.

En outre, je demande instamment à Votre Excellence de porter cette question à l'attention des membres de votre parlement pour examen.

S'il vous plaît acceptez, Monsieur le Président, les assurances de ma très haute considération.

H.E honorable Bethel Nnaemeka Amadi, député
Président du Parlement Panafricain

Voir toutes les autres infos sur http://www.wsrw.org

jeudi 28 novembre 2013

Déclaration du quai d'Orsay, Sahara Occidental, 27/11/13

 La mole ignominie de notre France amnésique...

Déclarations officielles de politique étrangère du 27 novembre 2013

13 - Sahara occidental

Q - Les États-Unis ont souligné la semaine dernière que le plan marocain d'autonomie représentait une approche pouvant satisfaire les aspirations de la population du Sahara à gérer ses propres affaires dans la paix et la dignité. Considérez-vous que cette position peut contribuer à faire avancer le processus ?
 
R - La position de la France est claire et constante. Le président de la République a eu l'occasion de le rappeler lors de sa visite d'État au Maroc au début de l'année.
 
Le statu quo n'est dans l'intérêt de personne. Nous soutenons depuis longtemps la recherche d'une solution politique juste, durable et mutuellement agréée sous l'égide des Nations unies et conformément aux résolutions du Conseil de sécurité.
 
Nous appuyons les efforts de l'envoyé spécial et envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies, M. Christopher Ross. Nous entretenons un dialogue fréquent avec lui comme avec les principaux partenaires intéressés.
 
Le Maroc a présenté en 2007 un plan d'autonomie pour le Sahara occidental, que la France considère comme une base sérieuse et crédible pour une solution négociée./.

Source : http://basedoc.diplomatie.gouv.fr/vues/Kiosque/FranceDiplomatie/kiosque.php?type=bafr#Chapitre1


vendredi 15 novembre 2013

WSRW : YEPP exige l'exclusion du Sahara Occidental des deals UE-Maroc



YEPP, la section jeunesse de la plate-forme conservatrice PPE du Parlement Européen, a demandé à l'UE de ne pas conclure d’accords avec le Maroc  qui couvrent également les ressources naturelles du Sahara Occidental annexé. WSRW a reçu récemment ce texte, initialement adopté au congrès des YEPP en mai.


La résolution ci-après a été adoptée lors du Congrès des YEPP à Sofia, en Bulgarie, le 10 mai 2013. Western Sahara Resource Watch a récemment été informé de cela. La résolution peut être téléchargé à partir des pages Web de YEPP ou ici.

YEPP, la jeunesse du Parti populaire européen est dite la plus grande organisation de jeunesse politique en Europe avec plus de 1,6 millions de personnes dans 39 pays. YEPP a été fondée en 1997 et " rassemble 57 organisations partageant des valeurs chrétienne-démocrate, conservatrice, modérée et libérale ", selon l'organisation.

Congrès des YEPP, Sofia, Bulgarie, le 10 mai 2013.
Résolution: Défendre les droits du peuple du Sahara Occidental


Considérant :
Aucun État membre de l'UE ne reconnaît la souveraineté, ou les revendications du Maroc sur le territoire du Sahara Occidental.
Plus de 100 résolutions de l'ONU demandent le respect du droit du peuple sahraoui à l'autodétermination sur son territoire. Depuis que le Maroc a annexé illégalement des parties du Sahara Occidental en 1975, la moitié du peuple sahraoui a fui vers des camps de réfugiés en Algérie. L'autre moitié vit sous la domination marocaine. Les plans de l'ONU pour mener à bien un référendum sur l'indépendance sont gelés.
YEPP partage les préoccupations du Secrétaire Général de l'ONU et du Parlement Européen en ce qui concerne les violations continuelles des droits humains commises par le Maroc au Sahara Occidental. Un rapport du rapporteur spécial de l'ONU sur la torture décrit l'impunité totale des fonctionnaires exerçant des violations dans les prisons marocaines. La récente condamnation de militants civils sahraouis par un tribunal militaire marocain n'est pas en conformité avec les normes internationales de procès équitables.
Le Sahara Occidental est à la toute fin des classements mondiaux tenant compte des libertés et des droits civils, comme dans les rapports annuels de Freedom House. L'année dernière, après une recommandation au Conseil des droits de l'homme des Nations unies , le Maroc a déclaré qu'il ne souhaite pas se conformer aux normes internationales minimales pour l'enregistrement des organisations de la société civile, notamment des organisations sahraouies qui défendent le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination .
Le Secrétaire Général de l’ONU Ban Ki-moon a noté dans son dernier rapport le besoin pressant d'un mécanisme permanent de surveillance des droits humains au Sahara Occidental. Alors que les US ont fait pression au Conseil de sécurité en avril 2013, la suggestion d'inclure un volet sur les droits de l'homme dans l'opération de l'ONU au Sahara Occidental a de nouveau été empêchée par le Maroc.

Reconnaissant :
YEPP apprécie la mise en place d'accords de libre-échange entre l'UE et le Maroc, et salue les négociations sur un accord de libre-échange dit complet et approfondi, lancé le 22 avril 2013. YEPP estime que ces relations commerciales seront à l'avantage mutuel des peuples du Maroc et de l'Europe, et donneront à l'UE d’autres leviers pour exiger le respect des droits de l'Homme par les autorités marocaines.
Toutefois, l’accord européen de libre-échange envisagé avec le Maroc ne doit s'appliquer que sur le territoire du Maroc proprement dit, et non sur le territoire du Sahara Occidental. L'ONU a établi que l'exploitation des ressources naturelles du Sahara Occidental ne peut avoir lieu sans que cela respecte les souhaits du peuple sahraoui, comme peuple d'origine de ce territoire.
Une inclusion du Sahara Occidental dans les négociations du libre-échange offrira un signe malheureux de la reconnaissance politique de l'annexion illégale marocaine des trois quarts du territoire. Sur ces préoccupations, les Etats-Unis et les Etats de l'AELE ont précisé que leurs accords respectifs de libre-échange avec le Maroc ne couvrent que le territoire marocain reconnu internationalement - et non le Sahara Occidental.

YEPP appelle :
- YEPP encourage le Maroc à coopérer avec le Conseil de Sécurité en permettant à l'opération de l'ONU dans le territoire de surveiller les violations des droits de l'homme.
- YEPP encourage le Maroc à assurer le suivi des recommandations du Rapporteur spécial sur la torture.
- YEPP encourage la Commission européenne à préciser qu'un accord de libre-échange approfondi et complet avec le Maroc ne couvre que le territoire du Maroc, tel qu'il est reconnu internationalement, excluant spécifiquement le territoire du Sahara Occidental.
- YEPP exhorte les parties au conflit à trouver une solution au différend qui permet au peuple sahraoui d'exercer immédiatement son droit légitime à l'autodétermination en ce qui concerne leur territoire en soulignant que toute solution politique devrait être établie par des négociations régionales et des pourparlers de paix, avec le gouvernement marocain, les dirigeants politiques du peuple sahraoui, et pas du tout le gouvernement algérien.

vendredi 8 novembre 2013

Caraso à Ross : Propositions pour le dénouement du conflit du Sahara Occidental


Courrier envoyé par l'association française CARASO à SE l'ambassadeur Christopher Ross, à l'occasion de sa visite au Sahara Occidental occupé, dans les campements de réfugiés sahraouis (sud ouest algérien), au Maroc et dans les pays alentours.
Par ses propositions concrètes pour sortir d'une crise qui dure depuis bientôt 40 ans, Caraso ouvre ainsi une dynamique de réflexion, de discussion, de débat et propose à chacun, Sahraouis et amis d'ajouter leurs idées à celles exprimées ici.
Le mail de Caraso : caraso1975 @ gmail.com (enlevez les espaces autour du @)
APSO, le 8 novembre 2013
--- Il y a 3 ans, le 8 novembre 2010, les autorités d'occupation marocaines attaquaient et détruisaient le campement de protestation de Gdaim Izik en territoires occupés du Sahara Occidental. Vaste mouvement populaire resté largement ignoré des Français, 1er souffle des révolutions arabes.  ---
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Comité d’Action et de Réflexion pour l’Avenir du Sahara Occidental
لجنة العمل والتفكير من اجل مستقبل الصحراء الغربية


A l’attention de Monsieur Christopher Ross, envoyé spécial du Secrétaire Général de l'ONU pour le Sahara occidental.

Objet : Propositions pour le dénouement du conflit du Sahara Occidental

Nous avons suivi avec beaucoup d’intérêt votre dernière visite dans la région de l’Afrique du nord. A notre humble avis, cette tournée ne nous semble pas différente des tournées de vos prédécesseurs, à cause de l’absence de nouvelles propositions contribuant à la sortie du statu quo connu depuis 1991.
Nous espérons enrichir le débat et la recherche de solutions qui pourraient contribuer à trouver une solution à la situation du Sahara occidental.              
Nous présentons donc quelques propositions, censées changer ou faire bouger le statu quo ; celles-ci ne nous semblent pas contradictoires avec les principes et les aspirations du Peuple Sahraoui. Elles ne constituent pas non plus de solutions définitives au conflit.
En effet, la plus grande menace pour l'avenir de notre peuple sahraoui, c’est le statu quo avec, d’une part, les réfugiés sahraouis vivant au quotidien la souffrance économique et les conditions naturelles insupportables de la région de Tindouf en Algérie, et d’autre part une population sahraouie à la merci de l’occupant marocain, et de son état de siège répressif, militaire et médiatique.

1 - Proposition relative à la situation dans les territoires occupés du Sahara Occidental :
Compte tenu des demandes pressantes appelant le Conseil de sécurité de l’ONU à inclure la surveillance des Droits de l’Homme dans la mission de la Minurso au Sahara Occidental et compte tenu des obstacles dressés par le Maroc, soutenu par la France (en particulier au Conseil de Sécurité de l’ONU), nous suggérons que l’Organisation Onusienne demande au Maroc d’accepter l’installation de délégations permanentes des organisations internationales concernées par les Droits de l'Homme, par exemple Human Rights Watch, Amnesty International, etc.
Un mécanisme de surveillance des droits de l’homme au Sahara Occidental permettrait ainsi de fournir des rapports indépendants, réguliers et impartiaux sur la situation actuelle des Droits de l’Homme, et ceux-ci directement au Conseil de Sécurité de l’ONU.
2 – La situation aux camps des réfugiés sahraouis et territoires libérés du Sahara Occidental :
Devant la situation exceptionnelle du territoire libéré du Sahara Occidental, zone vaste géographiquement, il est nécessaire de réfléchir à son exploitation au bénéfice du peuple sahraoui, en s'assurant de la reconnaissance internationale de la souveraineté de celui-ci sur les territoires libérés du Sahara Occidental et d’assurer le libre accès à la région de La Guera :
·         La mise en place de projets de développement tels que le tourisme et la pêche au profit des réfugiés sahraouis. L’exploitation de la zone de La Guera pourra aider au développement du programme onusien (CBM) visant à renforcer la confiance entre les deux parties.
·         La mise en place d'une route, grâce à un financement international, pour relier les zones libérées et les camps de réfugiés sahraouis.

3 - Proposition pour les parties prenantes aux négociations et les options de l’autodétermination :
Toute négociation en conformité avec les règles actuelles, avec deux parties prenantes isolées et face à face (comme si leurs moyens étaient identiques) et sans aucune pression internationale, aboutira inévitablement à une impasse. Par conséquent, il est indispensable de reconsidérer la composition des parties prenantes aux négociations :
§  Nous proposons d’abord d’ajouter l'Espagne en tant que membre observateur dés les prochaines négociations, et en sa qualité d’ancien administrateur effectif de la province ; ensuite, en raison de la position qu'elle occupe encore dans la confiance et la mémoire collective d’une grande partie du peuple sahraoui.
§  Le fait d’inclure l'Espagne en tant que membre observateur devrait aussi impliquer directement l'Union européenne comme acteur majeur dans le conflit au Sahara occidental.
§  Nous proposons enfin de placer la région sous tutelle internationale, tout en respectant la perspective des trois autres options connues : l'indépendance et l’intégration et l'autonomie.