Nous attendions notre comparution devant le tribunal de première instance de Casablanca au Maroc le 15 octobre 2010 comme cela était annoncé. Nous attendons ce procés depuis plus d’un an de détention provisoire. Les autorités marocaines ont fabriqué un scénario pour que le procés soit reporté et la tâche ainsi compliquée pour les observateurs internationaux.
Cette volonté délibérée de provoquer le report du procés est confirmée par le fait qu’aucun des prévenus de notre groupe de prisonniers politiques actuellement en liberté provisoire (Dégja Lachgar, Yahdih Tarouzi, Rachid Sghir, Saleh Labihi) n’ont pas été convoqués, et que les autorités ont refusé de nous sortir de la prison de Salé pour présenter devant le tribunal.
La demande a pourtant été faite par plusieurs membres de la défense et répétée au vice procureur du roi du tribunal de première instance de Casablanca dans la matinée du 14 octobre 2010.
Sur la base de ce qui précède, nous déclarons:
1. Notre ferme condamnation de l'Etat marocain qui persiste à nous confisquer notre droit légitime à un procès équitable en présence d'observateurs internationaux, et qui ne nous accorde pas plus une libération sans condition.
2. Nous condamnons totalement les comportements violents et le racisme de certains avocats marocains qui ont été utilisés pour perturber l'atmosphère du procès. Ils n’ont respecté ni leurs devoirs ni leurs droits éthiques d’être indépendants et intègres.
3. Nous apprécions fortement la solidarité démontrée par la présence d'observateurs et avocats internationaux, des représentants des organisations marocaines et sahraouies de défenses des droits de l'homme, des journalistes, des défenseurs des droits humains sahraouis, des étudiants et des familles des prisonniers politiques, qui, par leur présence ont condamné ce procés de la liberté d’expression et d’opinion.
Devant cette situation illégale, et en signe de protestation, nous avons décidé d’entamer une grève de la faim les mardi et mercredi 19 et 20 octobre 2010 pour revendiquer notre droit légitime à un procès équitable ou à une libération sans condition.
Les Sahraouis défenseurs des droits de l’homme / prisonniers d’opinion
Brahim Dahane, Ali Salem Tamek, Hamadi Nasiri
Prison locale de Salé / Maroc, le 18 octobre 2010