Alors que depuis une semaine les sahraouis manifestaient toutes les nuits pour revendiquer l’application de leur droit légitime à l’autodétermination, et subissaient en retour la violence policière marocaine, focus sur quelques jours où les événements déraillent.
Une manifestation espagnole pro indépendance à Elaaiun occupé, les violences policières marocaines contre les Espagnols, et comme déchaînées ensuite sur la population Sahraouie, enlèvements et tortures.
La pudeur sahraouie loue le courage des étrangers et oublie les violences faites quotidiennement contre le peuple vivant sous l’occupation.
Samedi 28 août vers 18h15 gmt La police marocaine est intervenue contre quatorze activistes européen, venus a El-Aaiun pour protester contre les violations de droits de l’homme au Sahara occidental. La protestation a eu lieu devant l’hôtel de ‘Negjir’ où résident les membres de la MINURSO. (Mission des Nations Unies pour le Référendum au Sahara Occidental)
Alors que les militants de nationalité espagnole entonnaient des chants et slogans pour le Sahara Libre des dizaines du policier en tenue civile les ont encerclés et les ont frappés à coups de pied avant de les transférer au siège des renseignements généraux de la préfecture du El-Aaiun où ils ont été interrogés. Après des heures d’interrogatoire, les espagnols ont été remis à la Casa Espana , puis ont été renvoyés dimanche soir aux Canaries.
La police et les services de renseignement général se sont multipliés dans les premières minutes de la manifestation, et ont imposé un cordon de sécurité étanches et empêché des dizaines de citoyens sahraouis de rejoindre les Espagnols à l’endroit de la manifestation pour les soutenir.
A proximité, dans le quartier de l’Inach, les autorités marocaines ont attaqué des citoyens sahraouis qui avaient l’intension d’organiser une manifestation.
La police s’est introduite par la force dans plusieurs maisons de citoyens sahraouis et blessé un certain nombre d’entre eux, dont deux vieilles femmes, Mmes Aziza Khatry et Salam bouha Elmoudan.
Auparavant, samedi matin vers 2h gmt, quatre femmes Sahraouies ont été grièvement blessées par une voiture Mercedes conduite par un policier marocain employé dans le quatrième arrondissement de El-Aaiun.
Selon Mme Aziza, l’une des quatre blessées, l’officier était ivre, et les forces de police n’ont pas établi de procès verbal sur l’incident, mais seulement transféré l’homme à bord d’un véhicule officiel .
Mm Aziza accuse l’agent de police marocain d’avoir agit délibérément pour des raisons racistes et politiques.
Lundi 30 août vers 17h30 gmt des dizaines de citoyens sahraouis ont été blessé lors d'une intervention brutale des forces de police marocaine contre leur manifestation dans le quartier M'atallah au centre de la ville de El-Aaiun occupée.
La police marocaine a cerclé le quartier et arrêté M. Lefkraoui lghaout et blessé Rabia Fakraoui, Bah Bourhim, Baighia Hadi, Malika Ndour, Omar Ndour, Kamal Ndour, Ali Taglabout, Ali Baila.
Les maisons des familles Ahl ALHAFED, Ahl LHMAD, et Ahl TALEB ont été attaquées par la police qui s’est introduite de force à l’intérieur. Les dégâts matériels sont importants.
Enlèvement et torture des trois militants sahraouis, Hassana Abba, Taglabout Ali, Kebdana Abdul Ghani, le 31 août 2010.
Une patrouille de police marocaine a enlevé Hassana Abba, un activiste sahraoui, et l’a emmené en dehors de la ville de El-Aaiun où il a été interrogé sous la torture.
Hassana Abba, 25 ans, a été enlevé mardi matin, 31 août, vers 3h00 GMT. Il était surveillé par les agents des renseignements généraux depuis qu’il avait répété des slogans en faveur de l'autodétermination du peuple sahraoui à son retour d'une visite a Alger et aux camp de réfugies le 7 juin dernier avec un groupe du militant.
Selon lui, après l'enlèvement, les policiers lui ont retourné violement les doigts vers l’arrière, ils l'ont étranglé, et l'ont menacé de viol après avoir enlevé son pantalon.
Taglabout Ali, 24 ans, activiste lui aussi, a été enlevé à la même heure par une autre patrouille de la police marocaine. Il était dans la rue de El Ma'amoun du quartier de Ma'atalah, centre de la ville de El'Aain,quand il a été enlevé.
Il a été lui aussi conduit de force vers l'extérieur de la ville où il a été l'interrogé et torturé.
Selon lui le caporal Al-husoni Mohammed a donné l’ordre à ses agents de le tenir écartelé et lui a donné des coups de tête.
En réponse à ses questions, les policiers ont affirmé qu’ils appliquaient les ordres du roi.
Un ancien prisonnier politique sahraoui, Kebdana Abdul Ghani, a été arrêté en même temps, par une troisième patrouille, il a été enlevé par les policiers marocains, amené à bord d'une voiture en dehors de la ville où il a été torturé pour sa responsabilité présumée de l'organisation d'une manifestation en faveur du droit du peuple sahraoui à l'autodétermination.
À l’injonction des policiers de dire « vive le roi » Kebdana Abdul Ghani a répondu « vive le Polisario ».
Les trois militants ont été relâchés au milieu du désert vers 6h du matin.
APSO, le 3 septembre 2010, sources ASVDH
Photos EM, voir APSO photo
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samedi 4 septembre 2010
Violences policières marocaines au Sahara Occidental : les « ordres du roi »
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