mardi 9 février 2016

EM. Les Sahraouis n'étaient pas à la parade



C'est à grand renfort de déclaration et sans objectivité aucune  que nos confrères de la presse marocaine ont accompagné la visite du roi des marocains dans notre pays le Sahara Occidental du 4 au 8 février 2016. Nos confrères reprennent sagement les communiqués MAP du palais royal...

Pourtant nous avons étudié les discours, rien de nouveau n'est prononcé qui va vers une légalisation de la situation, et les Sahraouis ne s'y sont pas trompés qui ont ignoré cette venue jusqu'au mépris.

Nous avons recueilli des avis, dont quelques-uns sont rapportés ci-dessous.

"Moi je suis citoyenne sahraouie, pas un sujet du roi du Maroc. Si j'avais du temps à perdre je serais allé voir l'immense gaspillage d'argent. Mais je n'ai pas de temps à perdre. Tout est compliqué ici, parce qu'il y a les poubelles qui restent des jours dans la rue, donc il y a des meutes de chiens sauvages qui sont là, alors on ne peut pas laisser les petits enfants dehors. Et j’en ai 5. Et avec de l’eau au robinet qu’une ou deux heures n’importe quand dans la journée, il faut que je sois toujours à la maison pour les repas et les lessives" a dit  Degja Bellahi, 56 ans.

Nezha El Khalidi  étudiante sahraouie a dit : "Ce roi  se prend pour la reine d'Angleterre, mais il n'a pas sa classe. Ce qu'il fait c’est pour masquer la réalité du vol de nos ressources naturelles. Qu’il vienne ici se faire voir avec les télévisions, ça ne change rien au droit international. Nous ne sommes pas d'accord qu'on prenne nos ressources, donc c'est illégal et interdit  de le faire, pour tout le monde, et jusqu'à ce qu'on nous demande nos avis et qu'on dise oui".

"Les Draa tout le monde peut en acheter ici, et les marocains les portent quand vient le roi, ils ont des consignes pour ça" nous a confié Zainab Aabied, enseignante sahraouie

Laila Fakhouri, 25 ans a souligné : "probablement qu'il y a des sahraouis dans les foules, vous savez ce que c'est le chantage ici. Si les plus pauvres n'y vont pas, ils perdent le bénéfice de la carte promotion nationale, et alors ils n'ont plus rien pour vivre que l'assistance de la famille, qui est souvent aussi pauvre qu’eux".

Il se dit que des colons marocains obligeamment donc habillés de Draa et Melfa attendaient leur roi à l'aéroport pour lui demander des agréments de taxi ou se plaindre contre le wali, ce qui aurait agacé ce roi venu parader. Mohamed 6 aurait par conséquence refusé d'inaugurer le nouveau nom de l'avenue de Smara, le sien pourtant.

Les diplômés chômeurs de Smara et Boujdour avaient à exposer des récriminations autrement plus cruciales pour leur avenir, ce qu'ils font en manifestant dans la rue. Et c’est peut être la raison pour laquelle le roi des marocains n’est pas allé en visite précisément dans ces villes là du Sahara Occidental.

Équipe Média, El Aaiun, Sahara Occidental occupé
Le 7 février 2016