Mardi 12
janvier 2016, la mère, un frère et une
sœur du prisonnier politique sahraoui Salek Laasiri se sont présentés à la prison
Locale ait Melloul à Agadir, à 400km de chez eux, pour une visite à leur parent.
A
l’interdiction de rencontrer Salek se sont ajoutées brutalité, fouille au corps
humiliante et insultes raciales par les gardiens de la prison.
Selon Salka Laasiri, qui a accepté de se confier à notre équipe, pendant une heure, trois gardiennes ont obligé sans ménagement sa mère et elle-même à se mettre totalement nues, pour des fouilles allant jusqu’à l’exploration vaginale manuelle, sans question ni explication, mais insultes à caractère racial et crachats.
Cette fouille
s’est déroulée devant des gardiens hommes qui ont pris des photos, et des
visiteurs.
Après la fouille dégradante, les gardiens ont informé de l’interdiction de la visite.
La mère, Jmaaia,
66 ans, qui n’a pas vu son fils depuis 2 ans, la sœur depuis 3 ans et le frère
ainé depuis 17 ans, ont insisté et attendu toute la journée.
Le frère
Ali, malgré les insultes et crachats qui lui étaient adressés, a expliqué aux
gardiens que sa santé très précaire après plusieurs opérations chirurgicales
subies au poumon et foie lui faisait craindre que se soit la dernière fois
qu’il puisse visiter son frère, sans que ceux-ci ne lui accordent plus
d’attention.
Après la
journée d’attente, la famille est repartie chez elle à Tan Tan, au sud du
Maroc.
Salka a
ajouté qu’elle avait été harcelée et agressée plusieurs fois par les gardiens
de la prison de Kénitra alors qu’elle venait rendre visite à son frère lorsqu’il
y était.
Le
lendemain, mercredi 13 janvier, Jmaaia et Salka ont déposé une plainte devant
le procureur du roi du Maroc auprès la cour de Tan Tan, en accusant les gardiennes
de viols et harcèlements sexuels, et les
gardiens (les hommes qui ont regardé) d’avoir pris des photos, de les avoir
frappées, couvertes de crachats, et expulsées.
Salek Laasiri
a 33 ans, il a été arrêté le 13/10/2004 et condamné le 6/12/2005 par la cour
martiale à la réclusion à perpétuité, selon le chef d'accusation meurtre d’un
officier marocain. Il est maintenant incarcéré à Ait Melloul au Maroc et son
numéro d’écrou est le 7533.
Plusieurs
tentatives de l’Equipe Média de joindre par téléphone les autorités de prison
locale d’Ait Melloul et la Haute Délégation des prisons pour avoir des
commentaires sur les faits sont restées
sans interlocuteurs.
Quant à
elle, la ligue pour la protection des prisonniers sahraouis a dénoncé fortement
le harcèlement subi par la famille Laasiri, le considérant comme un acte
raciste contraire à toutes les affirmations officielles marocaines.
Equipe
Média, El Aaiun occupée, Sahara Occidental
Le 15
janvier 2016