Mercredi
28 janvier 2014, la journaliste de la RASD TV Hayat El Khaldi avait invité
l'activiste journaliste sahraoui Mohamed Mayara et Zayou Abdelrahmane ancien
prisonnier politique du groupe "Gdaim Izik" pour l'enregistrement
d'une émission de la télévision sahraouie consacrée à l'Intifada pacifique et
aux perspectives de la résistance pour l'année 2015. Deux autres journalistes,
des techniciens, étaient venus aussi.
Pendant
l'émission, les services des RG marocains ont encerclé la maison de Fatimatou
Dahouar où avait lieu l'enregistrement.
Fatimatou
Dahouar est militante sahraouie pour l'indépendance et ancienne disparue dans
les centres des détentions secrets marocains. Elle avait invité les
journalistes et prêté sa maison pour l'émission.
Plus
d'une vingtaine de voitures de la police marocaine étaient sur place.
À 18h,
alors que Mohamed Mayara sortait de la maison, les agents de police et des
renseignements généraux ont encerclé sa voiture et l'ont insulté, crachant sur
la voiture.
Le Pacha
de El Aaiun occupé, Brahim Benbrahim a lui aussi insulté le journaliste, l'a
menacé de "l'enlever avec sa famille, femme et enfant et de l'enfermer
dans un centre de détention secret comme son père l'avait été, et avec sa
famille". Le père de M. Mayara est mort dans la prison secrète marocaine
de Agdez en juillet 1977 des suites des mauvais traitements et tortures qu'il
avait subis, alors qu'il avait disparu depuis le 27 février 1976 avec ses trois
frères.
Après
insultes et crachats, il a été ordonné à M. Mayara de quitter la place
immédiatement.
Le
réalisateur de l'émission et chef des services techniques de l'Équipe Média,
Mamine Hachimi, a lui été attaqué par les agents de police et les RG quand il
est sorti de la maison quelques minutes plus tard. Il a été blessé, et son
téléphone portable lui a été volé par les policiers. Il a porté plainte auprès
du procureur du roi sur ses faits après avoir reçu des soins.
C'est le
même Pacha qui a mené cette attaque.
Les
autres journalistes Mohamed Saleh Zerouali et Leili Hamoud sont sortis de la
maison à minuit quand les policiers ont tous été partis.
Ce n'est
pas la première fois que ces journalistes sont agressés par la police marocaine
pour leurs activités médiatiques.
Leili
Hamoud a passé 8 mois en prison en 2010-2011, Mohamed Saleh Zerouali a été
arrêté, interrogé et torturé à quatre reprises depuis 2011, Mamine Hachimi a
été arrêté à Tantan en novembre 2011 et interrogé torturé pendant une semaine,
sans que sa famille ne sache où il était.
Équipe
Média, El Aaiun occupée
Le 29 janvier 2015