dimanche 21 octobre 2012

Un cadre sahraoui malvenu au Sahara, comme tant d'autres



Les autorités marocaines d'occupation marginalisent un jeune cadre sahraoui pour le contraindre à quitter son pays pour chercher du travail?

Le jeune sahraoui, Saleh El Bachra, connu sous le nom de "Jamal", a été forcé de quitter sa terre natale pour chercher du travail à l'étranger après avoir été harcelée à plusieurs reprises et privé de nombreuses possibilités d'emploi au Sahara Occidental, où il n’a rencontré que discrimination, intimidation et marginalisation.
El Bachra est  né en 1973 à El Aaiun, capitale occupée du Sahara Occidental. Il a fait ses études à l'Université de Rabat, avant d'émigrer aux Etats-Unis d'Amérique où il est devenu citoyen américain après 5 ans de résidence.
Après dix ans d'exil loin de sa terre natale, il a décidé de rentrer et s'installer chez lui.  A cette fin, il s'est mis à la recherche d'un travail. En vain.
En rentrant chez lui, il a essayé de poursuivre ses études de troisième cycle et de s'inscrire en doctorat dans les universités marocaines, mais ses tentatives se sont heurtées au refus catégorique de la part des autorités marocaines sans qu’il n’y soit donné de raison.
Sans perdre de l'espoir, il a poursuivi sa recherche de travail en présentant ses diplômes et aptitudes : un baccalauréat en littérature anglaise obtenu au Maroc, un certificat d'études supérieures en gestion d’organisation sans but lucratif  ainsi qu'un Master en Administration Publique obtenu à l'Université de Northern Kentucky University, aux Etats-Unis.

À sa grande surprise, chaque candidature acceptée pour une offre d'emploi déterminée était suivie d'un refus postérieur. La raison invoquée est que la décision venait de hautes instances du ministère de l'intérieur du Maroc qui s'opposait à son engagement dans ces postes. Il était vu comme une menace à cause de ses qualifications et ses relations développées au cours des nombreuses années de travail et d'activisme aux Etats-Unis et en Europe.

En août 2011, il a été sélectionné pour un poste au ministère des Affaires étrangères
en qualité de haut fonctionnaire, et a ensuite été convoqué pour un entretien informel dans le cadre des modalités de recrutement. Après cet entretien qui a eu lieu à Rabat, au Maroc, il lui a été signifié qu'il occuperait ce poste, qu'il serait rappelé bientôt pour commencer son travail. Las d’attendre, il décidait de se rendre à Rabat pour s'informer de la suite. La réponse a été que le département avait déjà engagé les personnes dont il avait besoin et qu'il n'y avait plus de poste vacant pour lui. Jamais il n’en avait été informé par écrit ni par e-mail.

En décembre 2011, il est convoqué par le service de ressources humaines de la Province de Tarfaya afin de fournir un dossier de candidature pour un poste de fonctionnaire au Ministère des Affaires Etrangères. Quelques jours plus tard, on l’appelle pour le prévenir que son nom ne figure pas dans la liste des fonctionnaires nouvellement nommés, et que le problème vient de l'évaluation de son diplôme étranger de Master.
En questionnant la Direction des Ressources Humaines du Ministère de l'Intérieur à Rabat, la  réponse est que le défaut venait de l'évaluation administrative de son diplôme supérieur obtenu aux Etats-Unis d'Amérique. Cette argument n’a pas de valeur étant donné que le diplôme était accompagné d’un certificat d'évaluation officiel délivré par le ministère marocain de l'Enseignement supérieur et  publié au Bulletin Officiel d'Enregistrement du Maroc.

En mars 2012, El Bachra est convoqué pour un autre poste de travail dans une organisation internationale opérant au Sahara Occidental. Il présente son dossier et fait la visite médicale. Fait connu et signalé par de nombreux observateurs, il y a toujours des espions marocains dans toutes les organisations qui opèrent au Sahara Occidental. Par conséquent, il n'est pas étonnant que les services secrets marocains aient été informés de sa candidature. Ils sont donc intervenus auprès du directeur de l'ONG pour faire obstacle à la la réponse favorable en prétendant que le responsable n'a pas respecté la procédure administrative habituelle.

El Bachra a aussi essayé de monter sa propre affaire dans le domaine du tourisme. Il n’a pas pu dépasser les multiples obstacles et modalités administratives dressées contre lui.
Au niveau personnel et comme pour démontrer qu’il fallait qu’il parte, les autorités marocaines ont procédé à la destruction d'une cabane en bois sur la plage du site appelé "Amigriou" sans l’avertir à l’avance. Suite à cela, El Bachra a déposé des plaintes auprès des différents départements, sans obtenir des réponses à ses questions et demandes, et encore moins de dédommagement pour le préjudice.

Dans le but de connaître les raisons de tous ces obstacles et la raison des multiples « excuses » pour l’empêcher de mener une vie normale, El Bachra a fait quelques enquêtes ici et là. La réponse qu'il a obtenu de différentes sources, c'est qu'il était indésirable, "Persona Non Grata", au Sahara Occidental. Parce qu'il est un citoyen Américain avec un grand potentiel, il est évident que les autorités coloniales ne voulaient pas qu'il y travaille.
Pour en savoir plus sur Saleh El Bachra, il y a lieu de rappeler ses liens étroits avec de nombreuses organisations internationales, pour avoir étudié et travaillé aux Etats-Unis d'Amérique. Ses études et son expérience professionnelle et militante lui ont permis de construire un réseau mondial, aux Etats-Unis, en Europe et en Afrique. Il est également très informé de la façon dont les décisions sont prises au niveau des Etats-Unis et des méthodes de lobbying grâce à son expérience acquise auprès du membre du Congrès américain Joseph Pitts à Washington D.C.

El Bachra est le fils d'un ancien prisonnier politique et victime de la prison secrète marocaine de "Megouna". Saleh El Bachra est en étroite relation avec un grand nombre d'activistes des droits de l'homme Sahraouis et internationaux ainsi qu'avec de nombreux reporters, journalistes et académiciens de par le monde. En outre, il a de bons contacts avec de nombreux diplomates et représentants appartenant a des ambassades et organisations opérant au Maroc. Ce fait s'avère très contrariant pour le régime marocain, parce qu'El Bachra est en mesure de porter la voix de  son peuple vis-à-vis de la communauté internationale.
Quant à sa formation, outre les diplômes et les qualifications énumérées auparavant, il a un certificat de l'American Red Cross sur «l'orientation pour les services internationaux» et un certificat en traduction délivré par la Translation Bureau Agency des Etats-Unis. Il est également membre de Traducteur du Monde Arabe et membre de l'association des anciens de l'Université du Kentucky, Etats-Unis.
Il parle couramment l'arabe, l'anglais, le français et possède en outre de bonnes connaissances de l'espagnol.

Source : la société civile sahraouie