Le bureau exécutif du CODESA a suivi avec une vive préoccupation les informations à propos de la visite rendue par l’OMDH aux prisonniers Sahraouis d’opinion détenus dans la prison de Salé au Maroc.
Après une lecture attentive de la déclaration publiée par l’OMDH le 20 mars, et après avoir contacté les familles des prisonniers, le CODESA conclut ce qui suit :
- La rencontre avec les défenseurs Sahraouis s’est déroulée en présence du directeur adjoint le la prison, Abdelaziz Twabet, et des membres de l’OMDH, Amina Bouaayche, Said Elbakri et Mustapha Znadi.
- Les prisonniers de conscience ne sont décrits comme défenseurs des droits de l’homme, ni nommés, comme s’ils étaient anonymes. Ils sont simplement décris comme « aux citoyens qui ont visité l’Algérie et « ont été accusés d’espionnage pour l’étranger » »
- La déclaration de l’OMDH parle de l’amélioration des conditions des prisonniers et de leur reconnaissance pour cela.
Toutefois, pour des raisons inconnues, l’OMDH ignore des questions importantes que nous citerons ci-dessous :
- Enlèvement : les défenseurs Sahraouis ont été enlevés par les voitures de la police dans l’aéroport à leur sortie de l’avion, loin des yeux du public, conduits vers un lieux inconnus sans informer leurs familles. Ce n’est qu’après des pressions d’organisations des droits de l‘homme qu’un communiqué officiel a été publié admettant que les prisonniers étaient aux mains de la police.
- Les conditions de l’interrogatoire : le groupe des sept défenseurs se sont déroulés dans un lieu inconnu, dont ils ont découvert par la suite que c’était le centre de police judiciaire de Casablanca, au Maroc.
- Pendant trois jours, ils ont été constamment interrogés par les différents groupes de sécurité. Ils étaient les yeux bandés et les mains menottées dans des cellules individuelles. Certains d'entre eux ont été menacés, insultés et humiliés avant d’être présentés au procureur général du roi à Casablanca.
- Torture: isolement et poursuite de l'interrogatoire pendant huit jours (plus que ce qui est habituel), exercice
d’une grande pression psychologique sur le groupe, qui a finalement conduit aux troubles psychologiques dont la seule femme défenseur au sein du groupe a souffert dans sa cellule individuelle. Les autorités Marocaines ont alors dû la laisser sortir provisoirement.
- Mauvais traitements infligés en prison : les sept défenseurs ont souffert de diverses « mesures punitives » au cours de la période du 11 octobre au 23 février 2010 (Par exemple, incarcération dans des cellules individuelles de prisonniers de droit commun, appelé ''El Kashou'' dans le dialecte marocain, (le cachot) = très petits pièces isolées manquant d'air et de lumière.
Agressions continuelles: Avant, pendant et après l'enlèvement des défenseurs, il y a eu une grande campagne des médias les condamnant et les décrivant comme des « traîtres ». Cela s’est concrétisé par les attaques contre eux dans la prison. Par exemple, Dagja Lachgar a été agressée (coups et insulté) à diverses occasions par les femmes prisonnières de droit commun, qui a aggravé son état psychologique et l’a empêchée de dormir, en plus des hallucinations.
- Les familles des défenseurs : les parents des défenseurs ont été maltraités lors de leurs visites. Par exemple, Salka Dahane, la soeur de Brahim Dahane, a été arrêté le 23 octobre 2010 et insultée alors qu'elle était rendait visite à son frère dans la prison de Salé.
- La procédure: La procédure ont été falsifiée pour inclure des accusations et des conclusions que les défenseurs ont nié totalement devant la cour.
-La privation de récréation, journaux et les livres: Tout le groupe a été privé de leur droit au quotidien de récréation, de l'accès aux journaux et aux livres. L'administration pénitentiaire a confisqué tous les journaux et les livres apportés par leurs familles.
La période suivant le 23 février 2010 : Cette période a été caractérisée par la réaction positive de l'administration pénitentiaire envers certaines des revendications des défenseurs, mais il leur est toujours refusé le droit de visites libres, les soins médicaux, la réception des lettres envoyées par les organisations internationale, et l'enquête sur la plainte déposée suite à l'agression dont ils ont été l’objet par trois employés de la prison.
En bref, il semble évident que l'OMDH voulait se concentrer sur la période postérieure au 23 février, et ignorer certaines violations graves dont ont souffert les défenseurs Sahraouis des droits humains.
Ayant à l'esprit la position d’organisations internationales des droits de l'homme comme Amnesty International, Human Rights Watch, Frontline, l'AMDH, qui considèrent le groupe des sept défenseurs comme « Prisonniers de conscience », le bureau executif du CODESA souligne que l’OMDH peut avoir été soumis à la pression des medias et de déclarations officielles marocaines, afin de ne pas considérer les défenseurs comme Prisonniers de conscience.
Le bureau exécutif du CODESA
El Aaiun, Sahara Occidental, le 17 avril 2010.
En dessous, la déclaration l’Organisation Marocaine Des Droits Humains (OMDH) sur la visite aux citoyens détenus dans la prison de Salé.
Déclaration de l’Organisation Marocaine des Droits de l’Homme (OMDH) sur la visite aux citoyens détenus dans la prison de Salé.
Un groupe de membres de l’OMDH dont : Amina Bouayache, la présidente de l’organisation, Said Elbakri et Mustapha Znaidi, membres du bureau national, ont rendu visite vendredi 19 mars 2010 aux citoyens qui ont visité l’Algérie et « ont été accusés d’espionnage pour l’étranger » et qui sont maintenant dans la prison de Salé.
La visite était :
- une application de la décision du conseil national en octobre 2009 concernant le suivi et l’observation du procès,
- en réponse à la demande de visite et déclaration des prisonniers eux même
- pour faire une équipe de travail du bureau national, pour observer le procès.
Le groupe a rencontré le directeur de la prison, qui a donné des informations sur les conditions des prisonniers, et les efforts fait pour améliorer leurs situations. Le groupe a rencontré les prisonniers eux mêmes, qui ont reconnu une amélioration sensible de leur conditions de détention dans ce sens :
- la cellule est (maintenant) assez grande pour eux tous, et ils ont accès à l’eau chaude.
- ils ont accès aux journaux, la radio et la télévision qui diffuse les chaînes TNT
- les visites des parents et frères et sœurs est garantie, ainsi que la récréation qui est autorisée durant toute la journée.
- les prisonniers ont nié avoir été sujet de quelque sorte de torture physique lorsqu’ils étaient au poste de police, excepté certains cas de violence verbale.
Les prisonniers ont commencé une grève de la faim illimitée le 18 mars, pour les demandes suivantes :
- extension de l’autorisation de visites aux amis
- l’autorisation de cuisiner eux-mêmes
- téléphoner sans surveillance
- l’instruction de leur plainte sur le comportement de trois employés de la prison à leur égard
- recevoir les courriers des organisations internationales
- accélérer le procès ou les libérer
Pour des raisons humanitaire et de droits de l’homme, l’OMDH appelle :
- au contrôle médical des prisonniers pour garantir leur sécurité physique et leur droit à la vie
- à l’instruction de la plainte contre les employés de la prison
- à la réalisation des revendications matérielles
- à fixer la date du procès
le bureau national,
le 20 mars 2010
Organisation Marocaine Des Droits Humains (OMDH)
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Tel: (212)-37-77-00-60 Fax:(212)-37-77-46-15
E-mail: contact@omdh.org, contact_omdh@yahoo.fr Site Web : www.omdh.org