Il y a neuf
ans, l'instance équité et réconciliation (IER) reconnaissait la mort de 48
Sahraouis dans les centres secrets de Agadez, Kala’at Megouna et El Aaiun entre
1975 et 1991 et émettait des recommandations. Les familles de ces 48 victimes,
constituées en « comité des familles des martyrs sahraouis »
attendent toujours que leur soient remis les restes de leurs parents. Les
familles des plus de 450 autres disparus sahraouis pour la même période sont
toujours sans nouvelles.
Le comité
sahraoui des familles des martyrs a déploré le vendredi 12 juin 2015, que
l’État marocain, malgré ses engagements, n’ait pas encore répondu à ses
demandes et revendications. Le comité a également dénoncé la discrimination
faite par les autorités marocaines
d’occupation envers eux puisque les demandes des familles de marocains sont
satisfaites que les leurs sont ignorées et rappelé les menaces lancées par les
autorités marocaines contre ses membres en 2006 alors qu’ils refusaient les
propositions de l’IER.
Les membres
du comité insistent d’autre part pour que des tests ADN soient pratiqués sur
les restes, même si l’État marocain le refuse argumentant du coût trop élevé,
parce qu’ils craignent que soient remis aux familles des os de chiens ou chats.
Globalement
les membres de comité des familles des martyrs ont rappelé leurs demandes à
l’IER : connaître les motifs de la disparition, les conditions de
détention et de décès, la délivrance de certificat de décès, l’identification
des restes à l’aide de test ADN en présence d’experts et de représentants des
familles des martyrs, le transport des restes vers le Sahara Occidental ou le
sud du Maroc selon les vœux des familles.
Mais
que les tortionnaires soient traduits devant la justice, et que l’État marocain
présente des excuses aux familles des martyrs morts suite aux tortures dans les
prisons secrètes.
L'instance équité et réconciliation (IER) est un
comité marocain créé le 12 avril 2004 par le roi du Maroc Mohammed 6 et portant
la période 1958-1999, soit le règne de son père, Hassan 2. Le but de l’IER est
de se « réconcilier »
avec les victimes de violations graves commises par ce père.
Mais l’IER n’a pas ouvert d’enquêtes sur les
disparitions et assassinats des Sahraouis après 1999. Or ces pratiques ont
continué sous Mohammed 6.
Sur une cinquantaine de personnes, il y a en
particulier le cas des 15 jeunes activistes sahraouis enlevés le 26 décembre
2005, l’assassinat de l’enfant Najem El Garhi, tué par des balles de l’armée
marocaine alors qu’elle encerclait le camp de Gdaim Izik, et les Sahraouis sont morts lors de l’attaque
violente contre le campement de Gdaim Izik.
Il y a
aussi le cas de Said Dembar, assassiné le 24 décembre 2010, enterré sans
autopsie et sans la présence de sa famille le 4 mai 2012 et celui, récent, de
Med Lamin Haidala.
Équipe
Média, El Aaiun occupée
Le 25 juin 2015