samedi 2 mai 2015

EM : Territoires occupés, infos diverses, semaine du 28 avril au 2 mai 2015


Est de Smara, 1er mai
L'explosion d'une mine antipersonnel au passage d'une Land-Rover dans la région Skikima à l’est de Essmara, au Sahara Occidental occupé à fait 4 victimes d’une même famille.
L’ambulance de l’hôpital de Smara, administré par les autorités marocaines, a refusé de faire les 2km de pistes séparant la route goudronnée de l’accident. Ce sont donc des Sahraouis qui ont transporté les corps des blessés du lieu de l’accident à l’ambulance, soit une prise en charge médicale 3h après l’explosion.
La mère, Mme Ahjab Ghafiri, dont la jambe avait été arrachée est morte, probablement du fait de l’hémorragie, au moment de l’arrivée dans l’ambulance.
Son mari, Boutomit Ali, son fils Essahel (13 ans) et sa fille  Lala (15 ans) ont été  conduits à l'hôpital provincial de Smara pour des soins d’urgence. Selon les informations recueillies, le jeune garçon est toujours dans un état critique.
Le dernier rapport de l'observatoire des mines de l’ONU estime que  10 millions de mines ont été enterrées au Sahara Occidental par l'armée marocaine des deux côtés du mur, qui est pour les Sahraouis le mur de la honte.

Smara, le 30 avril
Plus de 30 Sahraouis ont manifesté dans le quartier Essoukna pour revendiquer l’indépendance du Sahara Occidental, en solidarité avec deux jeunes Sahraouis arrêtés par la police marocaine lors de la visite de la commission onusienne des Droits de l’Homme dans les territoires occupées.
Lahfoud Karoum est encore dans la prison d’Essmara et l’étudiant Rahmoun Hamdi est en liberté provisoire après sa participation à une manifestation contre les discriminations marocaines contre les Sahraouis et contre la partialité de certains hauts fonctionnaires du HCDH en faveur du Maroc laissant supposer leur corruption.

Dakhla, 1er et 2 mai
Vendredi 1er mai, 400 Sahraouis ont participé à des manifestations  pacifiques dans les quartiers Ksikisat, Oum Tounsi, et Lebichat, pour protester contre la décision du conseil de sécurité qui a ignoré leurs revendications et leurs appels, ceux des gouvernements et associations des doits de l’homme, pour élargir les compétences de la MINURSO à la surveillance des Droits humains.
De nombreux drapeaux de la République Arabe Sahraouie Démocratique étaient visibles dans la manifestation, et les manifestants ont également prononcé des slogans contre le pillage de leurs ressources naturelles.
La police et les blairs (soldats en tenues de police) marocains ont violemment réprimé la manifestation, frappant femmes et hommes. 5 manifestants ont été conduits à la préfecture de police de la ville occupée, interrogés et relâchés le lendemain.

Samedi 2 mai 2015, à 14h, plus de dix véhicules de la police marocaine ont encerclé la maison de Atikou Barai, située dans le quartier El Ghofran, avant s'y introduire de force en cassant la porte. Ils ont arrêté le militant sahraoui, libéré depuis 4 mois, après 4 ans de prison pour sa participation aux manifestations pacifiques de Dakhla en 2011.
Selon notre correspondant à Dakhla, quatre autres activistes sahraouis ont été arrêtés dans la rue dans différents quartiers de la ville. Il s’agit de Mohamed Salem Sidi, Mansour Sbaai, Wanati Rbani et Sid Ahmed Bairouk.
Environ 55 manifestants ont protesté pendant une heure devant la préfecture contre ces arrestations avant d’être dispersés violemment par la police marocaine. À l’heure de la publication de cette information, les militants sont toujours en garde à vue.

À El Aaiun occupée
D’importants convois de renforts sécuritaire et paramilitaires sont arrivés à El Aaiun en provenance des villes marocaines de Casablanca, Marakech et Agadir durant cette dernière semaine comprenant la résolution du Conseil de Sécurité de l’ONU concernant sa mission sur place et son mandat.
Depuis le 28 avril, les observateurs ont pu estimer à plus de 2000 policiers, agents de force auxiliaires, blairs, et les agents du renseignements généraux stationnés autour des rues et ruelles menant à la rue Essmara et au quartier Ma’atala, des endroits traditionnels de manifestation des militants sahraouis.

Conséquence de cette présence répressive, la coordination locale des cadres sahraouis chômeurs et le groupe OCP SKILLS n’ont pas pu célébrer le 1er mai.
Plus de 200 chômeurs sahraouis ont tenté en deux groupe de se rendre rue du 24 février où ils avaient prévu de manifester, à proximité de la banque populaire du centre ville.
Les policiers en uniforme et en civil sont intervenus violemment pour les empêcher de passer et ont confisqué casquettes et gilets.
Cinq chômeurs ont été blessés : mesdames Naya Abali, Oum  La’aid El Ansari, Yehdiha Achmir, et messieurs Mohamed Babait, et Salek El Qadi.

EM, le 3 mai 2015
Sahara Occidental occupé