jeudi 10 avril 2014

EM : Liberté d’expression et ses conséquences en territoires occupés



Mercredi 26 mars 2014, dans le quartier "les appartements rouges" prés de la rue Essmara, à El Aaiun, territoires occupés du Sahara Occidental, plus de 300 sahraouis se sont rassemblés dans une manifestation pacifique. Ils ont brandi les drapeaux de la RASD et chanté des slogans pour l'autodétermination et l'indépendance du Sahara Occidental.
La manifestation s'est élargie pour inclure la rue Essmara, le rue Mezouar, le quartier El Fath, la rue Tan Tan et le quartier Lhchicha. Les nombres des participants ont dépassé 700.

Le lendemain, à 5h45 du matin  dans le quartier "les appartements rouges", plus de 40 véhicules de police et forces auxiliaires ont encerclé la maison d'El Moujahid Mayara, un jeune activiste et ex-prisonnier politique sahraoui pour l'arrêter.
Ce groupe d'intervention dirigé par un commando est venu spécialement aux territoires occupés pour le mois d'avril. Ce groupe a pris d'assaut la maison et détruit porte et mobilier avant d'arrêter Mayara et un autre jeune activiste, Hajoub Hmaidi.
Les deux jeunes sont restés 72 heures au poste de police où ils ont été interrogés et torturés.
Moujahid Mayara a été blessé, il a du être hospitalisé, et 27 points de suture ont été nécessaires pour recoudre les blessures ouvertes qu'il avait au ventre.
Les deux militants ont comparu le 1er avril devant la cour de première instance pour les chefs d'accusation possession de drogue et d'armes blanche, désobéissance aux autorités.

Les prisonniers sont entrés dans la salle d'audience en chantant des slogans en faveur de l'autodétermination et l'indépendance du Sahara Occidental. Les policiers avaient empêché Moujahid Mayara de porter le Dar’aa, habit traditionnel  des hommes sahraouis. Le tribunal était sous haute surveillance, le quartier cerné de 10 véhicules de police. La cour a reporté le procès au 7 avril, à la demande de la défense.

Lundi 7 avril, arrivé au poste du 4ème arrondissement de la police à El Aaiun à 10h45 pour demander un certificat de casier judiciaire, Mohamed Lamin Al Idrissi, journaliste du centre sahraoui des medias et de la communication a été retenu pendant 4 heures.
Le commissaire d’arrondissement  l'a en effet informé qu'il était impliqué dans une affaire de " bagarre avec une personne " et l’a fait attendre. Le jeune journaliste a ensuite été amené à préfecture de police dans une Renault 19 banalisée.
Al Idrissi a été interrogé par un officier sur son nom, le nom de son père et sa mère, puis laissé seul dans le bureau pendant plus d’une heure. 
Un autre officier est ensuite venu l’informer qu'il y avait aucun problème sauf avec ses engagements militants. L’officier a demandé à Mohamed Lamin Al Idrissi d'arrêter ses activités de journaliste et de défenseur des droits des Sahraouis.

EM, El Aaun occupé
Le 9 avril 2014

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