jeudi 14 juillet 2011

Le Maroc torture impunément les prisonniers politiques sahraouis au 20e comme au 21e siècle

Info Equipe Média, Sahara Occidental occupé
    
Photo EM 

Le Maroc torture impunément les prisonniers politiques sahraouis au 20e comme au 21e siècle

Dans la prison Ait Meloul
Au cinquante et unième jour de grève de la faim, l’état de santé des deux sahraouis prisonniers politique se détériore rapidement.
Selon le citoyen sahraoui Said Amidan, son frère Cheikh et Bachri Bentaleb ont été transférés à l’infirmerie de la prison après avoir perdu plusieurs fois conscience. Ils sont tous les deux en grève de la faim depuis le 20 mai 2011, et les familles qui les ont visitées sont très inquiètes.

A El Aaiun
Hier, des citoyens sahraouis et activistes des droits de l’homme ont exprimé leur solidarité avec les prisonniers en grève de la faim lors d’une réunion qui s’est tenue dans la maison du famille de prisonnier politique Amidan Chaikh.
Les présents ont dénoncé et condamné l’absence de respect des droits des prisonniers et de prises en compte des demandes des prisonniers par les autorités d'occupation.
Les participants de la réunion ont souligné qu’il incombait aux Nations Unies d’assumer leurs responsabilités à l'égard de la situation des droits humains au Sahara Occidental.

Le matin du lundi 11 juillet, des dizaines de citoyens Sahraouis ont manifesté sur le boulevard de Semara en solidarité avec les prisonniers, et répété des slogans politiques comme :
« O Maroc de marginalisation, O Maroc de l'exploitation,
Pour l’indépendance et la victoire, nous sommes une génération »

Agression gratuite devant le bagne secret P-C.CMI
Vendredi 8 juillet, le citoyen Sahraoui Yahia Mahmoud a été blessé après avoir été violemment agressé par des éléments des forces auxiliaires à la ville d’El Aaiun occupée.
Yahia Mahmoud, 30 ans, employé au service de nettoyage appartenant à la « promotion nationale », a été attaqué sans préavis par des agents des forces auxiliaires alors qu’il balayait un trottoir près du nouveau bâtiment policier construit à l’emplacement du centre de détention secret P-C.CMI.
Dans l’attaque, l’homme a été blessé au niveau de la tête et du dos. Il a du être transporté à l’hôpital de la ville occupée.

Pour rappel, il y a quatre ans, les autorités d'occupation avaient commencé le démantèlement de l’unité « Force d'intervention rapide », qui comprenait aussi la destruction du bagne secret P-C.CMI.
Cette manœuvre entendait couper court aux actions du groupe dit la "mission".
En 1987, ce groupe de jeunes sahraouis avait manifesté pour l’indépendance du Sahara Occidental à l’occasion de la venue de « la mission » des Nations Unies. Ils avaient ensuite été enlevés par les autorités coloniales marocaines, et avaient disparu jusqu’en 1991, détenu dans le bagne secret P-C.CMI. Parmi eux, Aminatou Haidar, Elghalia Djimi, Brahim Dahan, El Kanti Balla, qui sont toujours militants pour le respect des droits de l’homme.

La destruction du centre de détention secret P-C.CMI, théâtre de nombreuses tortures, et morts violentes et suspectes était dénoncée par les organisations et associations des droits humains parce qu’elle était la mise en œuvre de la confiscation de la mémoire collective des souffrances du peuple Sahraoui.

EM, Sahara Occidental occupé, 12 juillet 2011