La Coupe d’Afrique des Nations en Futsal est accueillie du 28 janvier au 7 février 2020 par le Maroc au Sahara Occidental, pays qu’il occupe militairement sur plus de 75% de sa surface.
8 équipes sont en compétition, pour cette coupe en totale contradiction avec les valeurs du sport. Elles sont groupe A : Ile Maurice, Guinée équatoriale, Libye, Maroc ; groupe B : Égypte, Guinée, Angola, Mozambique. Chaque équipe compte 5 joueurs et 7 remplaçants.
À noter que l’Ile Maurice s’est retirée de la compétition pour des raisons éthiques (selon les médias) après le premier match. À noter aussi qu’il n’y a pas d’équipe sahraouie en compétition.
Depuis le 28 janvier, à El Aaiun, capitale du Sahara Occidental occupé, des barrages et barricades entourent la salle de la compétition, contrôlent et bloquent tous les accès. Des policiers et agents de renseignements généraux sont omniprésents dans la zone, les rues et ruelles alentours.
Les premiers matchs n’étaient accessibles qu’à un public invité, dûment sélectionné. Un journaliste qui s’est présenté comme tel pour assister au premier match a été interdit d’entrer, sans explication. Il est membre de l’Équipe Média, agence de presse sahraouie en territoire occupé (EM).
Suite au départ de l’Ile Maurice de la compétition et à ses remous politiques, les accès n’ont plus été conditionnés aux invitations. Néanmoins, le 1er février, 3 journalistes de la même agence EM, amateurs de sport, n’ont eux pas pu dépasser le premier barrage à 300 mètres de l’entrée du stade où les agents des renseignements généraux les ont reconnus et leur ont interdit d’aller plus loin. Ces mêmes agents les ont ostensiblement suivis jusqu’à voiture et taxi, et se sont assurés de leur départ de la zone.
Ces manières d’intimidations ont eu l’effet assurément escompté. En effet, les photographes de l’EM n’ont pas essayé d’assister aux matchs par crainte de confiscation de leur matériel, ce qui leur arrive fréquemment lors de couvertures de manifestations populaires et politiques de revendication de l’indépendance du Sahara Occidental.
Des correspondants EM restés anonymes et des spectateurs proches de l’EM ont assisté aux matchs Libye - Guinée équatoriale et Guinée - Angola. Selon leurs commentaires, sur les 372 fauteuils de la salle, les 120 spectateurs présents étaient opposés avec côté gauche du public ordinaire, côté droit les visiteurs étrangers, les membres de la Fédération royale marocaine de football et les hauts responsables locaux. Les entrées étaient gratuites.
Il y avait aussi dans la salle 60 agents de sécurité en tenues sportives soit 30 policiers équipés de talkie-walkie et pistolets, et 30 agents des forces auxiliaires para militaire avec talkie-walkie et matraques.
Sur le terrain les matchs ont fini respectivement sur les scores de 2-1 et 1-5. L’ambiance dans le public essentiellement composé de colons marocains n’était pas au rendez vous, et si l’arbitrage était bon, le jeu a manqué singulièrement de rythme.
À l’extérieur de la salle, les correspondants EM ont pu constater la présence de 100 véhicules de police et des forces auxiliaires et presque 500 policiers, agents de force auxiliaire et les Blair, des soldats en tenues de police. Photos et vidéo ont très difficiles à prendre dans ces conditions d’où leur médiocre qualité.
La compagnie Total, le sponsor affiché de la compétition n’a peut être pas consulté son service éthique avant de s’engager en soutien de cette CAN Futsal. En effet, si l’on ne considère pas uniquement comme coïncidences ses départs de l’exploration pétrolière sur le bloc Anzarane - offshore du sud du Sahara Occidental - après les avis juridiques rendus au conseil de sécurité de l’ONU et à la cour de justice de l’UE affirmant illégales les activités du Maroc au Sahara Occidental puisque ce sont deux pays séparés et distincts, alors Total soutient ici paradoxalement un régime d’occupation, loin du sport.
En réalité, ce déploiement policier disproportionné est probablement bien plus coûteux que les dépenses sportives. Alors les sanctions annoncées par la CAF (brève RFI) contre les équipes d’Afrique du Sud et de l’Ile Maurice qui ont renoncé à la compétition par respect du droit international, soit suspension pour les deux prochaines CAN et amende de 75.000 dollars, font douter de la profondeur de l’examen de la situation par cette CAF qui semble sur tous les plans avoir oublié ses valeurs. Cela interroge sur les motivations réelles à l’organisation par le Maroc, à El Aaiun occupé, d’une telle compétition.
Équipe Média, Sahara Occidental occupé
El Aaiun, le 4 février 2020
Crédit photo EM
8 équipes sont en compétition, pour cette coupe en totale contradiction avec les valeurs du sport. Elles sont groupe A : Ile Maurice, Guinée équatoriale, Libye, Maroc ; groupe B : Égypte, Guinée, Angola, Mozambique. Chaque équipe compte 5 joueurs et 7 remplaçants.
À noter que l’Ile Maurice s’est retirée de la compétition pour des raisons éthiques (selon les médias) après le premier match. À noter aussi qu’il n’y a pas d’équipe sahraouie en compétition.
Depuis le 28 janvier, à El Aaiun, capitale du Sahara Occidental occupé, des barrages et barricades entourent la salle de la compétition, contrôlent et bloquent tous les accès. Des policiers et agents de renseignements généraux sont omniprésents dans la zone, les rues et ruelles alentours.
Les premiers matchs n’étaient accessibles qu’à un public invité, dûment sélectionné. Un journaliste qui s’est présenté comme tel pour assister au premier match a été interdit d’entrer, sans explication. Il est membre de l’Équipe Média, agence de presse sahraouie en territoire occupé (EM).
Suite au départ de l’Ile Maurice de la compétition et à ses remous politiques, les accès n’ont plus été conditionnés aux invitations. Néanmoins, le 1er février, 3 journalistes de la même agence EM, amateurs de sport, n’ont eux pas pu dépasser le premier barrage à 300 mètres de l’entrée du stade où les agents des renseignements généraux les ont reconnus et leur ont interdit d’aller plus loin. Ces mêmes agents les ont ostensiblement suivis jusqu’à voiture et taxi, et se sont assurés de leur départ de la zone.
Ces manières d’intimidations ont eu l’effet assurément escompté. En effet, les photographes de l’EM n’ont pas essayé d’assister aux matchs par crainte de confiscation de leur matériel, ce qui leur arrive fréquemment lors de couvertures de manifestations populaires et politiques de revendication de l’indépendance du Sahara Occidental.
Des correspondants EM restés anonymes et des spectateurs proches de l’EM ont assisté aux matchs Libye - Guinée équatoriale et Guinée - Angola. Selon leurs commentaires, sur les 372 fauteuils de la salle, les 120 spectateurs présents étaient opposés avec côté gauche du public ordinaire, côté droit les visiteurs étrangers, les membres de la Fédération royale marocaine de football et les hauts responsables locaux. Les entrées étaient gratuites.
Il y avait aussi dans la salle 60 agents de sécurité en tenues sportives soit 30 policiers équipés de talkie-walkie et pistolets, et 30 agents des forces auxiliaires para militaire avec talkie-walkie et matraques.
Sur le terrain les matchs ont fini respectivement sur les scores de 2-1 et 1-5. L’ambiance dans le public essentiellement composé de colons marocains n’était pas au rendez vous, et si l’arbitrage était bon, le jeu a manqué singulièrement de rythme.
À l’extérieur de la salle, les correspondants EM ont pu constater la présence de 100 véhicules de police et des forces auxiliaires et presque 500 policiers, agents de force auxiliaire et les Blair, des soldats en tenues de police. Photos et vidéo ont très difficiles à prendre dans ces conditions d’où leur médiocre qualité.
La compagnie Total, le sponsor affiché de la compétition n’a peut être pas consulté son service éthique avant de s’engager en soutien de cette CAN Futsal. En effet, si l’on ne considère pas uniquement comme coïncidences ses départs de l’exploration pétrolière sur le bloc Anzarane - offshore du sud du Sahara Occidental - après les avis juridiques rendus au conseil de sécurité de l’ONU et à la cour de justice de l’UE affirmant illégales les activités du Maroc au Sahara Occidental puisque ce sont deux pays séparés et distincts, alors Total soutient ici paradoxalement un régime d’occupation, loin du sport.
En réalité, ce déploiement policier disproportionné est probablement bien plus coûteux que les dépenses sportives. Alors les sanctions annoncées par la CAF (brève RFI) contre les équipes d’Afrique du Sud et de l’Ile Maurice qui ont renoncé à la compétition par respect du droit international, soit suspension pour les deux prochaines CAN et amende de 75.000 dollars, font douter de la profondeur de l’examen de la situation par cette CAF qui semble sur tous les plans avoir oublié ses valeurs. Cela interroge sur les motivations réelles à l’organisation par le Maroc, à El Aaiun occupé, d’une telle compétition.
Équipe Média, Sahara Occidental occupé
El Aaiun, le 4 février 2020
Crédit photo EM