Parmi les
déplorables poncifs d'une colonisation militaire, soit les multiples
contraintes, interdictions, entraves, privations, discriminations, répressions
sur la population autochtone, le Maroc ne fait preuve d'aucune originalité dans
la partie du Sahara Occidental qu'il occupe illégalement par la force armée.
S'il est
besoin de redire que les citoyens Sahraouis n'y sont pas libres de circuler, ou
de parler, alors les faits récents sont à relater.
Un groupe
de 13 civils sahraouis avisés a effectué une visite dans les campements de
réfugiés sahraouis en terre algérienne, et dans le territoire libéré du Sahara
Occidental géré par la République Sahraouie en exil. Leurs activités du 30
décembre au 13 janvier 2019 étaient privées et citoyennes, rencontres
familiales, échanges et réflexions politiques.
De retour
au Sahara Occidental, de la volonté de partager, ils ont fait le projet d'aller
ensemble à Smara, Bougdour et Tantan pour rencontrer des groupes de Sahraouis
intéressés. Insultés à la descente de l'avion, - et même frappé pour le
coordinateur d'EM -, le groupe a ensuite rencontré des barrages policiers et
militaires sur chacune de leurs routes.
À chaque
fois les forces d'occupation, cocktail de militaires, policiers et agents du
renseignement, les ont obligé à faire demi tour, parfois à quelques kilomètres
de leur destination.
Aux
commandes pour empêcher les 13 civils pacifiques d'aller à Smara, le préfet
Hassan Abou Dahab et le Pacha, escortés de 30 véhicules de police, force
auxiliaires et les forces paramilitaire.
Sur la
route de Bougdour, 150km au sud de El Aaiun, au poste de contrôle « Agtti
El Ghazi » : 5 camions de gendarmerie et deux des forces auxiliaires. Les
habitants de Bougdour qui ont voulu faire le trajet inverse pour rencontrer
leurs amis n’ont pas pu passer non plus.
Au poste
contrôle direction Tantan, 30 véhicules de police, force auxiliaires et les
forces paramilitaires.
Certains
que la Minurso, instance onusienne sur place chargée de défendre au moins le
droit de vote référendaire des Sahraouis, devait être informée avant que la
rumeur ne déforme les faits, le groupe a décidé de rencontrer son chef Colin
Stewart, et a butté à nouveau sur
un important groupe policier et paramilitaire. Personne n’a pu passer la porte.
Un
policier marocain a commenté que la nation sahraouie n'arriverait jamais à rien
avec une femme comme cheffe, en voyant la militante Aminatou Haidar mener la
délégation. Il n'a pas voulu donner son nom aux journalistes de la délégation.
Les
Sahraouis ne peuvent pas non plus librement protester en manifestant
collectivement contre les multiples irrespects de leurs droits fondamentaux,
quelques soient les formes administratives qu'ils aient respectées.
Ces mêmes
jours du 15 au 18 janvier 2019, des Sahraouis ont tenté de protester à Smara
contre la décision des députés européens d'adopter un accord commercial avec le
Maroc qui inclut le Sahara Occidental, d’autres à Dakhla contre les
discriminations constantes à leur égard et le pillage des ressources de leur
terre occupée. Tentations réprimées…
Hélas, rien ne change au Sahara Occidental occupé.
Équipe
Média, El Aaiun, le 21 janvier 2019
Sahara Occidental occupé