jeudi 18 mai 2017

EM. Le parlement panafricain est au travail, mai 2017

Le Parlement panafricain tient sa 4ème session ordinaire du 8 au 19 mai 2017 à Midrand en Afrique du Sud.
Quelques points et faits marquants sont rapportés ci-dessous.
 

Le 9 mai, la Palestine a présenté une demande officielle au parlement panafricain pour être admise en tant qu'État observateur, devançant ainsi une possible demande similaire d'Israël. Le parlement a accepté le statut de membre observateur de la Palestine le 16 mai 2017.
 

Le 11 mai le président Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine a présenté son rapport en réunion plénière. Un paragraphe concernait le Sahara Occidental. Le Président a rappelé que le pays est inscrit sur la liste onusienne des pays non décolonisé depuis 50 ans, et qu'aucune solution n'a été trouvée jusqu’à maintenant. La position de l’Union africaine est claire dans ce cas. Il faut que l’Union africaine intervienne en urgence pour garantir l’expression libre du peuple sahraoui de son droit à l’autodétermination à travers un référendum. Le président espère que l’admission du Maroc à l’Union africaine permettra l'aboutissement proche à une solution.
Plusieurs députés ont critiqué ce rapport du président du conseil.
Stephens Julius de Tanzanie a déploré que le rapport n’aborde pas les racines du problème, soit l’invasion et l’occupation marocaine, et ce qu'est maintenant le grand défi de la sécurité et la paix dans la région.
Jean Patrick de l'Ile Maurice a souligné que le Maroc doit permettre au peuple Sahraoui d'exercer son droit à l’autodétermination pour maintenir la paix et le stabilité au continent.
Le député du Kenya Keer Oubilio a exprimé son étonnement et questionné la raison pour laquelle le conseil de paix et sécurité n’a pas utilisé la rigueur contre le Maroc. Le problème pour lui ce n’est pas tant un problème de décolonisation que celui d'un pays qui occupe son voisin.

Le 13 mai, Maria Suarez du Mozambique est intervenue dans la réunion plénière sur le sujet « participation des jeunes femmes aux efforts de maintien de la paix et sécurité sur le continent. Elle a souligné dans cette intervention "l’importance de participation des femmes aux mécanismes de paix et sécurité parce que la femme est plus affecté par des phénomènes fabriqués par les êtres humains tels que les guerres les sécheresses, les inondations et les tremblements de terre, et qui exacerbent plus les disparités entre les hommes et les femmes."
Mme Suarez a donné des statistiques qui montrent l’incapacité de nombreuses femmes à avoir les ressources suffisantes pour se protéger elles-mêmes. Cela entraine qu'elles sont, avec les enfants, la majorité des personnes déplacées et réfugiées de plusieurs conflits, elles sont vulnérables et subissent toutes les violences y compris sexuelles.
Mme Suarez a appelé à renforcer les efforts et à ce que les missions de maintien de la paix et l'intégration travaillent dans une perspective d'égalité de genre, de renforcement des capacités, et d’intégration des femmes dans les armées.
 

Le 15 mai, une autre séance en plénière a provoqué des discussions sur la femme et l'éducation. Mm Senia Ahmed Merhba députée sahraouie au parlement panafricain a détaillé l’expérience et le rôle que la femme sahraouie a joué pendant la période de la guerre malgré tous les défis, et dans les camps des réfugies, pour la constitution de la République et son effort particulier pour l'éducation nationale.
Un caucus particulier était dédié aux défis des pays Mauritanie, Sahara Occidental, Algérie, Tunisie et Libye. Les marocains ont assisté à la réunion en observateurs.

Le Maroc, représenté par cinq députés, est en effet présent en qualité d'observateur.
En effet, si le gouvernement a adopté le projet de loi portant approbation du protocole au traité instituant la communauté économique africaine relatif au Parlement panafricain et du protocole relatif au Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine, le parlement marocain ne s'est pas encore prononcé.
Néanmoins, étant donné les agissements irrespectueux des députés marocains, dont les rumeurs et faits attestent qu'ils ont pour objectif de semer le trouble, d'insulter les spécialistes et de tenter de corrompre les plus tentés, le sérieux de l'engagement du Maroc à participer à l'Union Africaine pour un meilleur avenir du continent est plus qu'hypothétique.

Équipe Média. Midrand. le 17 mai 2017