dimanche 16 mars 2014

Où va l’O.M.D.H. ?

Dans ce Maroc, nous avons tout vécu. Durant les années de plomb, plusieurs détenus déclaraient que parfois, aux séances de torture, assistaient des médecins ou des infirmiers. Sans doute pour faire "le coaching" des tortionnaires, et éviter le coup mortel. Mais de là à ce qu’une association se déclarant attachée au standard international des droits de l’Homme se mobilise pour innocenter les responsables de l’appareil répressif, c'est "l’exception marocaine" du règne de Mohamed IV.

Une délégation de l’Organisation Marocaine des Droits de l’Homme (l’OMDH) conduite par son président Mohamed Nechnach a déclaré avoir organisé une visite, le 12 février 2014 à la prison de Salé, à des fins d’enquête demandée par la FIDH, sur des faits de torture qu’aurait subi le détenu sahraoui Nâama ASFARI. Il s’agit d’un détenu concerné par des plaintes déposées par l’association  Action Chrétienne pour l’Abolition de la Torture (l’ACAT) contre le patron de la DST marocaine Abdellatif HAMMOUCHI.
Du résultat de cette enquête, l’OMDH a « indiqué qu’il (Nâama ASFARI) n’a souffert d’aucune forme de mauvais traitements bien que des tentatives aient eu lieu sur le trajet entre Laayoune et le tribunal militaire». Il serait même indigné de l’« l’association de son nom avec certaines campagnes (ndlr : médiatiques) sans en avoir été informé ».

Or selon la représentante de l’ACAT Madame LEGEAY, la FIDH n’a jamais eu connaissance de cette visite. « Cela montre que l’OMDH est une organisation politiquement instrumentalisée » a déclaré Madame LEGEAY.
Dans un communiqué de la prison de Salé le détenu Nâama ASFARI, s’insurgeait de la falsification de la date de la visite que la délégation de l’OMDH lui a rendue : leur rencontre aurait eu lieu le 24 février, et non le 12 février 2014 telle qu’elle est soutenue par le porte parole de l’association.
 Il en ressort de l’exposition de ces faits, la volonté farouche de l’OMDH d’utiliser la FIDH comme un donneur d’ordre crédible pour sa mission, qui à priori pourrait être louable de soucier si la torture était utilisé contre Nâama ASFARI pour lui extorquer des aveux. Mais par la falsification de la date, l’OMDH s’est trahie, et se montre partie intégrante de ce clan qui nie l’existence de la torture au Maroc pour sauver la peau du directeur de la DST marocaine Abdellatif HAMMOUCHI. Ce dernier est poursuivi, dans le cadre de plaintes déposées par l’ACAT le 20 février 2014 pour faits de tortures.

Pourtant, dans le procès militaire des 22 détenus sahraouis, plusieurs camarades d’ASFARI ont évoqué la pratique de la torture. Hélas, les goeliers au Maroc continuent de torturer.

Il y a pus d’un an déjà, le rapporteur de l’ONU Juan E. MENDEZ informait la communauté internationale dans son rapport unisien qu’il a« … reçu des témoignages crédibles selon lesquels les détenus étaient soumis à des pressions mentales et physiques injustifiées lors d'interrogatoires » ; et d’alerter que « Ces pratiques sont suffisamment fréquentes pour mériter l'attention et exiger que des efforts soient déployés pour y mettre fin ».

Par le journal Te Quel, maitre Joseph BREHAM, l’avocat de Nâama ASFARI en France,  a qualifié la communication de l’OMDH de « ridicule. Ces propos sont complètement faux,(…) Cela démontre que l’AMDH est justifiée et nécessaire au vu des manipulations de l’OMDH ».
En effet, l’Association Marocaine des Droits Humains, qui couvre tout le territoire marocain et quelques villes en Europe, n’a de cesse dénoncer le comportement répressif et l’Etat de non droit qui règnent au Maroc.

Dans le même journal Claude MANGIN, épouse de Nâama ASFARI a apporté le témoignage suivant : «…on l’a battu, empêché de se doucher, de se nourrir et de dormir. On le menaçait d’exécution, on lui a marché sur le corps et sur la tête. Malgré tous ces mauvais traitements, il a été laissé sans soin et est arrivé ensanglanté au tribunal militaire… »
Le rapporteur onusien M. Juan E. MENDEZ a relevé que le recours aux mauvais traitements et à la torture sont fréquents. Il a déclaré que « les autorités n'avaient pas le droit de recourir à une force excessive, que les manifestations aient été autorisées ou non ». Il soutenait même que l’usage excessif de la force était en hausse « lorsque la police ou d'autres autorités font face à des incidents impliquant des rassemblements ».Ce que ne peut pas cacher l’OMDH.

L’ASDHOM, une association crédible des droits humains à Paris a recensé plus de 280 détenus politiques, syndicaux où suite à des mouvements sociaux.

L’absence de démocratie, les augmentations des prix, les remises en cause des droits, l’augmentation du chômage, de la misère… alors qu’au même moment la fortune des classes dirigeantes ne cesse d’accroitre, à leur tête la fortune royale, c'est la réalité du Maroc aujourd'hui Tout cela favorise la contestation et l’exigence d’un régime démocratique et de justice sociale.

Said SOUGTY
Lille le 14 mars 2014

Publié par APSO avec l'autorisation de l'auteur.