mardi 28 février 2012

Que fait l’ONU des « mesures de confiance » au Sahara Occidental occupé ?

C’est dans le cadre des mesures de confiance mises en place par le UNHCR pour permettre aux familles sahraouies déchirées par le conflit de se retrouver que M Lhrittani Lahcen est arrivé vendredi 24 février à El Aaiun occupée par un vol Tindouf El Aaiun affrété par l’ONU.


Une seule voiture de l’ONU a conduit M Lhrittani Lahcen vers sa famille, devant la maison de laquelle stationnaient plus de 40 véhicules de la police et des forces auxiliaires marocaines, et étaient déployés au moins 300 policiers. Ce déploiement paramilitaire n’est pas caché et les agents des Nations Unies l’ont parfaitement vu. Rien n’a été fait pour prévenir des violences qui ont suivi.

Cette force répressive est présente en très grand nombre dans les villes occupées du Sahara Occidental à chaque fois qu’un Sahraoui d’une certaine renommée retrouve sa famille pour les 5 jours des « visites familiales ».


Cette visite a été l’occasion pour les sahraouis d’affirmer et de crier ensemble leur identité, et leur lutte pour l’autodétermination, sur la voie de la décolonisation du pays.

Une heure après l’arrivée de M Lhrittani Lahcen, les 600 personnes invitées aux réjouissances ont été attaquées par la police. La tente de la réception a été dévastée et de nombreux sahraouis ont reçu des coups de matraque ou des pierres. Une vingtaine de blessés est à déplorer selon l’association ASVDH et d’autres sources nationales ou internationales.


Le Pacha, Mohamed Ennachtti et le chef de police, Youssef Maghfour (voir photos), étaient sur place et ont ordonné l’attaque.


L’ONU, à travers la Minurso ou le UNHCR a la mission de protéger les Sahraouis et elle ne le fait pas. Les agents de l’ONU assistent aux ballets des policiers marocains qui s’approvisionnent en pierre à la plage de Foum el Oued ou sur les bords de l’oued Saguia El Hamra, pour ensuite caillasser les sahraouis en toute occasion de manifestations pacifiques ou de réunions ou festivités privées.


La mission de l’ONU pour la mise en place du référendum est présente au Sahara Occidental occupé depuis le cessez-le-feu de 1991. Le vote n’a toujours pas eu lieu, et faute de mandat adéquat, les agents de l’ONU ne font rien pour protéger les Sahraouis. La Minurso semble même manipulée, contrôlée par les Marocains et avoir perdu son indépendance. Cela a été particulièrement visible lorsque ses agents ont été enfermés lors de l’attaque du campement de Gdaim Izil en novembre 2011, laissant le Maroc frapper, incarcérer, torturer et tuer les civils sahraouis sans témoins.


Vidéo EM

EM, Sahara Occidental occupé

Le 28 février 2012




Le chef de police, Youssef Maghfour Le Pacha, Mohamed Ennachtti

jeudi 23 février 2012

Appel, grève de la faim pour les 23 du groupe « Gdaim Izik », et solidarité interdite


Après 14 mois sans jugement, les 23 prisonniers politiques Sahraouis de Salé 2 au Maroc entament une grève de la faim de 24 heures pour protester contre leur détention.
À l’injustice de leur incarcération, s’ajoutent quotidiennement des brimades, vols et inspections musclés de la part des gardiens de prison.

À El Aaiun, la capitale du Sahara Occidental occupé, la Coordination Gdaim Izik a appelé aujourd’hui 23 février à manifester pacifiquement « en solidarité avec les prisonniers de Salé 2 et contre le traitement illégal et violent qui leur est réservé », a déclaré un organisateur.
150 personnes ont assisté à la manifestation.
Les forces marocaines d'occupation sont intervenues violemment contre les manifestants et ont blessé 34 femmes et hommes selon l’association ASVDH.

Les détenus ont envoyé hier 22 février un communiqué dénonçant « la politique de répression, de torture et d'abus des autorités pénitentiaires » qu’ils rejettent. Ils croient en la force de la légitimé de leur lutte contre la brutalité de leurs bourreaux, et en la victoire de la révolution du peuple Sahraoui sur la trace de ses martyrs.

Les prisonniers politiques sahraouis incarcérés à Salé2 ont été arrêtés en novembre, décembre 2010 et janvier 2011 après la manifestation de Gdaim Izik.
Ce sont des journalistes, des militants pour le respect des droits des sahraouis, des manifestants, ou des volontaires qui ont participé aux négociations demandées par le Maroc pendant la manifestation de Gdaim Izik.

Bachir Kadda, Hassan Dah sont journalistes membres de l'Equipe Media
Naama Asfari, Ahmed Sbaai, Mohamed Tahlil, Abdallahi Lakhfaouni, Banga Cheikh, Sid Ahmed Lemjeyed, Brahim Ismaïli sont activistes des droits de l'homme de l’ASVDH Elaaiun et Boujdour, du CODESA, du CORELSO, du CSPRON.
Elhoussein Zaoui, Abdellah Toubali, Daich Daf,Mohamed Bourial étaient négociateurs
Laaroussi Abdeljalil, était le chef de la sécurité du camp.
Mohamed ElAyoubi, Taqi Machdoufi, Mohamed Lamin Haddi, Mohamed Elbachir Boutinguiza, Abhah Abdallah, Mohamed Khouna Babait, Mohamed Mbarek lafkir, Ahmed Daoudi ont participé à la manifestation comme 20 000 à 30 000 autres sahraouis.
Abderahmane Zayou est membre d’un comité d’intellectuels sahraouis solidaires avec les campeurs de Gdaim Izik.

Tous ont été arrêtés des suites de la manifestation ou du démantèlement du campement du Gdaim izik par l'armée marocaine en novembre 2010. Ils ont été soumis à des mauvais traitements et la torture lors de leur arrestation et ensuite, avant d'être enfermés en cellules individuelles.
Les détenus ont mené de nombreuses grèves de la faim, dont une de plus de 30 jours en protestation contre leur détention arbitraire et sans jugement dans le cadre de la juridiction militaire alors qu’ils sont civils sahraouis.

EM, Sahara Occidental occupé
Le 23 février 2012


mardi 21 février 2012

l'ONU de surveiller les droits humains au Sahara Occidental, dites lui !

La mission de l'ONU au Sahara Occidental (MINURSO) est la seule mission de l'ONU contemporaine qui ne surveille pas les Droits de l'Homme. L'année dernière, suite aux pressions venues du monde entier, la notion des droits de l'homme a été introduite dans la résolution. C’est un échec. Tortures, détentions arbitraires et violences continuent.
Le Conseil de sécurité a la responsabilité de protéger le peuple du Sahara Occidental et de demander des comptes au Maroc.

AGISSEZ
pour dire que le Conseil de Sécurité doit être mandaté pour surveiller les droits de l'homme.
Depuis la France, deux axes sont possibles : national ou international Le problème, la question/demande est la même pour les 2 niveaux.
Voyez les propositions d'arguments en dessous et le briefing en pièce jointe
merci d'informer APSO de vos actions/courriers, nous en ferons un état des lieux que nous tiendrons actualisé. (sur le blog)

Au niveau national, pour AGIR, individus ou organisations, écrivez à

- notre gouvernement (présidence, MAEE, +?)

- les candidats à l'élection présidentielle (pour l'instant on en est là !)
- les comités locaux de soutien aux candidats
- nos députés
pour leur demander de soulever la question avec le ministre, > adresses des députés en cliquant sur votre département

NIVEAU INTERNATIONAL
(voir la campagne ici)
(coordonné par WSRW, ref pour la france : APSO)
Pour AGIR, contactez (par ordre de priorité)
Pour les organisations:
• Le Président du Conseil de Sécurité - voir les détails ci-dessous (et demandez que votre lettre soit distribuée à tous les membres)
• La mission de la France à l'ONU

Pour les particuliers:

• Le Président du Conseil de Sécurité - voir les détails ci-dessous (et demandez que votre lettre soit distribuée à tous les membres)

Les points clés proposés
• Des mesures sur les droits de l'homme ont été pour la première fois introduites dans la résolution l’an dernier. Elles ont échoué. À ce jour, la somme totale des efforts de l'ONU se réduit à une visite d’un jour à Dakhla par l'expert indépendant des Nations Unies sur les droits culturels.
• Les violations des droits humains se poursuivent.
• Pour les seuls mois d’août et septembre 2011, ont été signalés 34 cas de violations graves des droits de l'homme perpétrées contre les citoyens sahraouis par les membres des forces de sécurité marocaines.
• La Minurso est la seule mission de maintien de la paix établie depuis 1978 qui n'a pas un mandat de surveillance des Droits de l’Homme.
• Votre appel à ce que la Minurso soit mandatée pour surveiller les droits de l'homme.

+ Pour la mission française :
• Votre condamnation de leurs efforts antérieurs visant à bloquer l’adjonction de la surveillance des droits de l'homme au mandat de la Minurso.

Pour lire une synthèse détaillée, voir ici. (voir en pièce jointe si le lien ne fonctionne pas)

Si vous pouvez consacrer encore un peu de temps, écrivez au Secrétaire Général et la mission espagnole auprès de l'ONU.

Details des contacts pour l'action internationale
France
H.E. Mr Gérard Araud
Permanent Representative of France to the United Nations
Permanent Mission of France to the United Nations
245 East 47th Street 44th floor
New York, N.Y. 10017
USA
Phone : +1(212) 702 4900
Fax:+1(212) 421.6889
Email: france@franceonu.org

Togo (Président en février)
H.E. Mr. Kodjo Menan
Ambassador Extraordinary and Plenipotentiary
Permanent Representative of Togo
Permanent Mission of Togo to the United Nations
112 East 40th Street
New York, N.Y. 10016
Telephone: +1(212) 490-3455, -3456
Fax: +1(212) 983-6684
Email: togo@un.int; togo.mission@yahoo.fr

UK (Président en mars)
H.E. Sir Mark Lyall Grant
Permanent Representative of the UK to the United Nations
UK Mission to the UN
One Dag Hammarskjold Plaza
885 Second Avenue
New York, NY 10017
USA
Phone:+ 1(212) 745 9200
Fax: +1(212) 745 9316
Email: uk@un.int

US (Président en avril)
H.E. Ms Susan E. Rice
Permanent U.S. Representative to the United Nations
United States Mission to the United Nations
140 East 45th Street
New York, N.Y. 10017
USA
Fax: +1(212) 415 4053
Email via online form

China
H. E. Mr. LI Baodong
Ambassador Extraordinary and Plenipotentiary
Permanent Representative of the People's Republic of China to the United Nations
Permanent Mission of China to the United Nations
350 East 35th Street
New York, NY 10016
USA
Fax: +1(212) 634 7626
E-mail: ChinaMissionUN@Gmail.com

Russian Federation
H.E. Mr Vitaly Churkin
Permanent Representative of the Russian Federation to the United Nations
Permanent Mission of the Russian Federation to the United Nations
136 East 67 Street
New York, NY 10065
USA
Phone: +1(212)861-4900
Fax: +1(212)628-0252
E-mail: rusun@un.int

Spain (Membre du "Groupe des Amis" du Sahara Occidental, à l'ONU)
H.E. Juan Pablo DE LAIGLESIA Y GONZÁLEZ DE PEREDO
Permanent Representative of Spain to the United Nations
Permanent Mission of Spain to the United Nations
One Dag Hammarskjöld Plaza, 36th Floor
New York, NY 10017
USA
Tel.: +1(212) 661 1050 / 51 / 52 / 53 / 54
Fax: +1(212) 949 7247
Email via online form

Membres Non-permanent

Azerbaijan
H.E. Mr. Agshin Mehdiyev
Ambassador Extraordinary and Plenipotentiary
Permanent Representative of Azerbaijan
Permanent Mission of the Republic of
Azerbaijan to the United Nations
866 United Nations Plaza, Suite 560
New York, N.Y. 10017
Telephone: +1(212) 371-2559 Ext. 23
Fax: +1(212) 371-2784
Email: azerbaijan@un.int

Columbia
H.E. Mr. Nestor Osorio Londoño
Ambassador Extraordinary and Plenipotentiary
Permanent Representative of Colombia to the United Nations
140 East 57th Street, New York
NY. 10022
Direct line: +1(212) 355-7223
nosorio@colombiaun.org
General contact details
Tel: +1(212) 355-7776
Fax: +1(212) 371-2813
colombia@colombiaun.org

Germany
Ambassador Peter Wittig
Permanent Representative of Germany to the United Nations
The Permanent Mission of Germany to the United Nations
871 United Nations Plaza
New York, NY 10017
Telephone +1 (212) 940 04 00
Telefax + 1(212) 940 04 02
E-mail: info@new-york-un.diplo.de

Guatemala
H.E. Mr. Gert Rosenthal
Ambassador Extraordinary and Plenipotentiary
Permanent Representative of Guatemala
Permanent Mission of Guatemala to the United Nations
57 Park Avenue
New York, N.Y. 10016
Telephone: +1(212) 679-4760 Ext. 10
Fax: +1(212) 685-8741
Email: guatemala@un.int; onupnud@minex.gob.gt

India
H.E. Ambassador
Hardeep Singh Puri
Permanent Representative of India to the United Nations
235 East, 43rd Street, New York 10017.
TEL: +1 212-490-9660
FAX:+1 212-490-9656
EMAIL: India@un.int, & ind_general@indiaun.net

Morocco
H.E. Mr. Mohammed Loulichki
Ambassador Extraordinary and Plenipotentiary
Permanent Representative of Morocco
Permanent Mission of the Kingdom of Morocco to the United Nations
866 Second Avenue, 6th and 7th Floors
New York, N.Y. 10017
Telephone: +1(212) 421-1580
Fax: +1 (212) 980-1512, 421-7826
Email: info@morocco-un.org

Pakistan
H.E. Mr. Abdullah Hussain Haroon
Ambassador Extraordinary and Plenipotentiary
Permanent Representative of Pakistan
Permanent Mission of Pakistan to the
United Nations
Pakistan House
8 East 65th Street
New York, N.Y. 10065
Telephone: +1(212) 879-8600, -8603, 8025, 8028, 8031, 8033
Fax: +1(212) 744-7348
Email: pakistan@un.int
website: www.pakun.org

Portugal

José Filipe Moraes Cabral
Ambassador Extraordinary and Plenipotentiary
Permanent Representative of Portugal to the United Nations
866 Second Avenue, 9th floor
New York, NY 10017
Telefone: +1 212 759 9444
Fax:+1 212 355 1124
E-mail: portugal@un.int
Assistant’s details
Paula Caroça
Phone: +1 212 759 9444 Ext. 902
Fax: +1 212 588 0217
pcaroca@missionofportugal.org

South Africa
H. E. Ambassador Baso Sangqu
Ambassador Extraordinary and Plenipotentiary
Permanent Representative of South Africa to the United Nations
333 East 38th Street
New York
NY10016
Tel: +1(212) 213 5583
Fax: +1(212) 692 2498

Secretary General

The Honourable Ban Ki-Moon
Secretary General
760 United Nations Plaza
United Nations
New York, NY 1007
Salutation: Secretary General

samedi 4 février 2012

Bové : Nous ferons tout pour stopper l'accord agricole UE-Maroc


L'agriculteur et parlementaire français, José Bové, déclare dans une interview avec le journal L'économiste qu'il travaillera dur pour faire barrage à l'accord qu'il qualifie de "catastrophe pour l'agriculture".

Dans le journal marocain L'économiste de la semaine dernière, l'eurodéputé français José Bové explique pourquoi il est contre l'accord agricole avec le Maroc. lire l'interview complète ci-dessous.

Accord agricole Maroc-UE

Bové: «Nous ferons tout pour faire barrage»

Vote favorable de la commission du commerce international du Parlement européen Le Vert français prépare une riposte pour la plénière du Parlement en février : «Ma position n'est absolument pas dirigée contre le Maroc»

C’est sans surprise que la commission du commerce international du Parlement européen (INTA) a voté, le 26 janvier, en faveur de l’accord agricole Maroc/UE (23 pour, 5 contre et 1 abstention). En votant massivement, les membres de cette commission ont donc rejeté le rapport du Vert français, José Bové. Aux yeux de ce dernier, l’accord en question n’est bon ni pour le Maroc ni pour l’Europe dans la mesure où celui-ci ne ferait que renforcer une «agriculture industrielle exportatrice aux dépens de l’agriculture familiale et paysanne des deux côtés de la Méditerranée». L’ex-paysan du Larzac se promet maintenant de batailler ferme pour que cet accord soit rejeté lors de la plénière du Parlement européen à la mi-février. A l’issue du vote de la commission, L’Economiste a rencontré José Bové.

-L’Economiste: Contrairement aux recommandations de votre rapport sur l’accord agricole, la commission INTA a voté en faveur de cet accord. Comment réagissez-vous? Etes-vous déçu par cet échec?
- José Bové: Je ne pense pas que l’on puisse parler d’échec. En vérité, je m’attendais à cette décision, je ne suis pas naïf, je sais très bien que les tenants du libre-échange sont très nombreux au sein de la commission du commerce international du Parlement. Le libre-échange est une catastrophe pour l’agriculture. C’est l’échec déjà avec l’OMC depuis dix ans et on sait très bien que libre-échange et agriculture ne font pas bon ménage, cela ne fonctionne pas. Ceux qui connaissent vraiment les sujets agricoles sont les membres de la commission de l’agriculture du Parlement qui, eux, ont voté très clairement contre l’accord avec le Maroc en juillet 2011. Dans ce cas-ci, la commission du commerce international, qui est là pour faire du libre-échange partout dans le monde et qui se moque des intérêts des populations, vote systématiquement en faveur de tous les accords de libre-échange. Je ne suis absolument pas étonné de ce vote, c’est plutôt l’inverse qui m’aurait surpris.

- Cet accord agricole a connu des péripéties entre les eurodéputés et la Commission européenne. Avez-vous une explication particulière à ce sujet?
- Personnellement, je suis en faveur d’un débat de fond sur cet accord agricole et le problème pour les eurodéputés avec ce type d’accord est que l’on ne peut pas introduire d’amendement. A mon avis, la seule façon de renégocier, dans l’intérêt des producteurs des deux côtés de la Méditerranée, est de voter «non» à cet accord afin de pouvoir par la suite discuter en profondeur des tenants et aboutissants de cet accord. Pour l’instant, le Parlement ne participe à aucune négociation des accords avec les pays tiers, c’est uniquement la Commission européenne qui le fait et nous sommes à chaque fois mis devant le fait accompli. Il y a énormément de choses qui peuvent être améliorées dans le cadre de cet accord avec le Maroc et pour cela, il faudrait que le Parlement soit de plus en plus impliqué dans les négociations.

- Pour quelles raisons refusez-vous obstinément cet accord avec le Maroc ?
- Parce que c'est un très mauvais accord pour les petits paysans marocains qui sont spoliés par les grandes entreprises, pour les paysans français, espagnols et italiens qui voient les importations augmenter et détruire leurs capacités à vendre et vivre de leurs produits à l'intérieur de l'Europe. Cet accord est une catastrophe pour l'agriculture, une catastrophe pour l'emploi des deux côtés de la Méditerranée et c'est aussi une catastrophe écologique, car on sait qu'il faut 10 fois plus d'eau pour produire des tomates au Maroc qu'en Europe. Ma position n'est absolument pas dirigée contre le Maroc, ma position est «petits producteurs marocains et agriculteurs européens main dans la main contre la logique de libre-échange des multinationales» qui va les broyer systématiquement.

- Qu'allez-vous faire d'ici la plénière de février qui devrait procéder à un vote final sur cet accord?
- Nous allons maintenant mener la campagne au niveau de la plénière à Strasbourg d'ici la mi-février pour que cet accord soit rejeté. C'est en effet la plénière qui va prendre une décision finale et là, j'espère que l'on aura un vrai débat de fond et on verra comment les gens se situeront. Le 7 février prochain, je serais à Madrid pour rencontrer les organisations agricoles espagnoles pour une conférence de presse appelant à la mobilisation contre l’accord.

- Quelles sont vos chances pour renverser la tendance le mois prochain?
- C'est sûr que cela ne va pas être facile. Parce que nous avons tous les gouvernements européens contre nous. Tous se battent dans ce sens et, personnellement, j'ai subi des pressions de partout. Ce n'est pas grave, j'y suis habitué. Cela ne m'étonne pas outre mesure. On va mener la bagarre loyalement et on verra bien. De toutes les façons, ce n'est qu'une partie de l'histoire, l'histoire continue ...

Propos recueillis par Aziz BEN MARZOUQ